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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 13:10

 

Noël au balcon ! Faudrait être fou ! Les flocons voltigent enfin dans le Var... Vraiment, pas de balcon cette année. C'est Noël aux tisons ! Je ne me souviens pas d'un hiver aussi froid mais je sais bien que ma mémoire est sélective et que, pour mon bonheur, elle enregistre de préfèrence, les choses les plus gaies et les plus agréables.

Ces dernières semaines, nous avions connu pluie, et pluie, et pluie. Mais aussi gelées blanches, il a fallu gratter les parebrises y compris sur le littoral. Lorsque la pluie cessait, le mistral, vent fou ou plutôt, comme on dit en Provence, "vent des fous", soufflait. Cette année donc, nous avons froid. Très froid.

Enfin, pour Cap'taine Tricôtine, je vais tenter quelques lignes, entre un Noël tendre autour d'une partie de ma famille et un séjour chez mes parents. Je vais vous conter Noël au balcon tout en y glissant suivant la consigne, des morceaux de proverbes.

 

amandier_fleurs.jpg

 

Nous étions réunis sur la terrasse. Le temps était doux. Les amandiers déjà fleurissaient.  Noël au balcon. Nous ne pensions ni à Pâques, ni aux tisons. Nous étions heureux. Les rayons hivernaux nous apportaient leur tiédeur bienfaisante et nous évitaient la brûlure à laquelle nous avions fini par nous habituer pendant la période estivale. Pas de chapeau ni de lunettes noires. Juste un petit lainage. Car, à Noël, ne te découvre pas d'un fil, c'est bien connu ! La lumière tendre éclairait le jardin. Les photos prises pour fixer la journée, ce Noël, ressembleraient à des aquarelles.

Mes grands-parents étaient venus nous rejoindre. La parole est d'argent, disait ma grand-mère, la tendresse est d'or. Ses yeux affectueux en déversaient sur nous une  épaisse couverture. Elle racontait des histoires aux plus jeunes assises autour d'elle et les couvait avec tendresse. Mon père avait ouvert des huîtres dont les adultes se régaleraient sous mon regard écoeuré. Interdit de faire la grimace. Comme chacun le sait, si tu n'aimes pas ça... Mon grand-père commentait les nouvelles entendues aux actualités. Il avait une formule pour les résumer: quand le gouvernement s'entête, les enfants trinquent !  Et les enfants, c'était nous..

Pourtant, nous nous sentions heureux. Heureux et unis. L'amour comme un lien. La veille, il y avait eu les cadeaux, un repas savoureux, des rires et des jeux. Nous profitions du beau temps pour lézarder. Chacun vaquait. Moi, je lisais. Dans quelques jours, nous fêterions ensemble l'année nouvelle. Alors, avant de trinquer, maman dirait:

"A l'an que vèn et si san pas maï qu'au mens siguen pas mens."

Et elle sourirait émue avant de traduire en français:

A l'an qui vient et si nous ne sommes pas plus que nous ne soyions pas moins.

Nous, les filles, on éclaterait de rire, moqueuses, et on s'écrirait: "Tu nous l'as déjà dit ! On sait ce que ça veut dire !" Si jeunesse savait...


Maintenant que j'ai vieilli, je comprends qu'elle ressuscitait ainsi son enfance et conjurait le mauvais sort. Hélàs, il ne nous a pas épargnés. J'éprouve alors pour elle une immense bouffée de tendresse.

champagne-glasses-5.png

A l'an que vèn !


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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 23:10

 

195528juin1955147

 

 

Avertissement


Oh! que ce mot est vilain ! Je suis sincèrement désolée de l'utiliser. Les textes de cette catégorie m'appartiennent. Ils ne font pas partie des contes que je mets à la disposition de tous. Ils sont  protégés et ne peuvent être reproduits ou utilisés. Merci d'en tenir compte !

 

Il y a quelques, j'avais publié ce billet. Je ne faisais pas encore partie des Croqueurs de mots. Pour le partager avec vous, je le publie de nouveau avec eux.

 

 Présentation


Voici une nouvelle catégorie: celle de mes petits écrits à moi. Il ne s'agit pas d'un conte. Cela changera un peu. Quelques copines m'ont convaincue, certains des textes que j'écris depuis... toujours... méritent peut-être lecture ?

 

J'y ai pensé également, il y a quelques mois. Je me suis donc inscrite à plusieurs concours d'écriture. Pas dans le but de gagner, non. Je ne pense que pas que mes écrits se situent à ce niveau-là, mais pour avoir une contrainte de résultat. Et puis, aussi, pour avoir l'avis de ceux qui me liront. Pas envie de compliments flatteurs du style "passe-brosse", envie de savoir vraiment comment les lecteurs reçoivent mes mots. Ce qui fut un jardin secret est en passe de devenir un jardin public ! J'espère que vous serez nombreux à vous y promener !

Avoir une date butoir m'a imposé plus de rigueur. J'ai naturellement une fâcheuse tendance à la nonchalance dans le domaine de l'écriture. Je flâne entre les mots et les idées, je prends mon temps... Savoir que mon texte doit être terminé à telle date m'a beaucoup aidée à me recentrer sur ce que j'avais à dire.

 

Le texte dont je vais vous confier le début, fait partie d'une nouvelle. Cette nouvelle sera l'une des cinq d'un recueil que je dois envoyer avant le 31 décembre. J'ai bien avancé dans mon travail depuis le mois d'août, je n'ai plus qu'à relire, photocopier et poster le tout.

Le thème de ces nouvelles, c'est l'AMOUR ! Heureux ou malheureux.

Voilà quelque chose d'un peu nouveau pour moi, ce n'est pas le thème habituel de mes historiettes ! Mais je m'y suis bien amusée.

 

Les textes de cette catégorie seront signés du nom de Mimi, surnom imposé  dans la vie de tous les jours par deux de mes enfants. Je le détestais au début, et puis maintenant, il nous fait bien rire ! C'est un petit clin d'oeil que je leur adresse.

 

Un jour, une voile...

 

La pluie était tombée sans discontinuer depuis la dernière lune. Un déluge. Des trombes d'eau. Elle se demandait si un jour cela s'arrêterait. Ce qu'ils avaient fait pour mériter une telle sanction.

Les hommes se croisaient sur la place et disaient: "Fan! ça va faire vilain!" et ils hochaient la tête d'un air désolé avant de se séparer.

Les femmes ne disaient rien. Elles attendaient. Depuis toujours, leur tâche étaient d'attendre. Elles s'engouffraient dans l'église, au petit matin, et priaient. Puis, encore, elles attendaient.

Les enfants, nez collés aux fenêtres, observaient les gabians qui tournaient au-dessus des terres. Ils avaient fui la côte et piaillaient inlassablement. Leurs miaulements fendaient l'espace. Tout bruit humain avait cessé. Seule la nature hurlait, claquait, craquait et sifflait. Les nerfs étaient mis à rude épreuve.

Les barques étaient coincées au port. Personne n'osait sortir. Une brume épaisse et gluante barrait l'horizon. Le vent d'Est soufflant en longues raffales soulevait des paquets de mer qui s'écrasaient au pied des falaises en de monstrueuses gerbes d'écume. L'air sentait l'iode, le sel, le souffre. De loin en loin, d'aveuglantes zébrures blanches éclairaient le ciel de plomb. Le grondement du tonnerre roulait, rebondissait sur l'eau, éclatait sur les collines et revenait vers le village.

Et matin après matin, le jour se levait sur l'île grise et luisante.

Les vignes souffraient. L'avoine semée ne levait pas. Les légumes, miniatures ridicules, n'avaient pas grossi.

Jamais encore, on n'avait vu ça.

Il pleuvait, et il pleuvait sans cesse.

 

Il avait suffit d'un grand coup de vent pour faire le ménage. Un matin, ils s'étaient réveillés et le mistral soufflait, déchaîné. Les vagues avaient changé de sens. Les arbres avaient plié, la terre s'était essorée. Une lumière crue, avait tout nettoyé. Le ciel était d'un bleu très pur.

Les hommes reprirent le chemin des plaines et du travail.

 

Un autre matin, encore, et le vent était tombé.

L'île retrouvait son aspect rieur. Les chemins embaumaient, romarin, lavande, essence de pin...

Juillet était là.

 

Je m'arrête ici. La suite, je la publierai lorsque le manuscrit (tapuscrit) sera parti vers le concours.

J'espère vous avoir donné envie de la connaître !

Bonne journée à tous !

 

Mimi

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 15:14

Il est des jours où l'actualité nous est plus douloureuse que d'autres. Aujourd'hui est un de ces jours-là.

Oh ! La chose dont je parle n'est pas un de ces sujets qui font la une des journaux !

Peut-être avez-vous vu quelques images aux actualités ? Je n'en sais rien, je ne regarde pas la télé... Le fait remonte à vendredi mais je ne l'ai su qu'aujourd'hui.

 

 

 

Décembre, le froid peu à peu dévore

Nos rues, nos villages et nos villes.

Le froid étend ses tentacules

Jusqu'aux campagnes

Où il mord cruellement nos âmes.

Le froid est venu.

Frère rom, toi qui tends la main dans nos rues,

Serais-tu venu si tu l'avais su ?

Au pays de Voltaire et d'Hugo,

Au pays de l'Abbé Pierre et de Camus,

Là où fleurit un jour la belle formule

"Egalité, liberté, fraternité"

Là où tu croyais la vie plus douce

Ce vendredi 17 décembre

En catimini, presqu'en douce,

La police est venue

Et dans les rues de Lyon glacées

Tes vieux, tes femmes et tes enfants

Dans la neige ont été chassés.

Où vont-ils ? Que deviendront-ils?

A la rentrée, dans les écoles

Où ils étaient scolarisés,

Manqueront leurs regards

Par la joie éclairés.

Décembre, le froid est venu.

Et sur moi, la honte est descendue.

 

                              Mimi Mémette

 

Des Roms, une soixantaine, s'abritaient dans un immeuble voué à démolition,  ils étaient suivis par Médecins du Monde, la Croix Rouge et d'autres associations. Pas de danger pour eux ni pour le quartier. Certains enfants étaient scolarisés, pour d'autres une solution avait été trouvée pour la rentrée de janvier.

 


On ne peut pas expulser les citoyens français jusqu'au mois de mars en raison du froid et de l'hiver.

Qui sont-ils pour mériter un tel traitement ? Pire que des bêtes... dans un pays où nous dorlotons à l'excès nos animaux domestiques.

Ces enfants-là sont-ils moins fragiles que les nôtres ? Ne craignent-ils pas la morsure du froid ? Ne connaissent-ils pas l'angoisse et la peur ?

Ce fait de société me bouleverse. Impuissante mais en colère, je ne peux que m'indigner.

 

Ce billet juste pour les saluer comme mes frères de l'espèce HUMAINE.

 

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 19:57

 

 

 

 

13desserts.jpg

 

Pour continuer sur le thème de Noël en Provence, je vous propose de cliquer sur ce lien et de retrouver les treize desserts.

 

http://www.youtube.com/watch?v=RbRTnhcyNv0

 

 

 

Ces fameux treize desserts n'ont pas toujours été ce qu'ils sont aujourd'hui. Suivant les sources, la tradition remonte au Moyen Âge mais on n'en trouve trace écrite qu'à partir de 1683 dans un texte d'un prêtre marseillais relatant les coutumes lors des fêtes de Noël à Marseille.

A cette époque, ce ne sont pas des desserts qui sont présentés aux convives mais treize pains, posés sur la table : douze petits pains et une grosse miche marquée d'une croix.

Peu à peu, les desserts apparaissent sur la table du repas du 24 décembre au soir appelé "gros souper".

Ce n'est qu'au XIX° siècle que tout cela sera codifié par le Félibrige de Frédéric Mistral.

Car, il n'y a pas n'importe quoi parmi ces desserts ! Et si la liste varie suivant les villes et les villages, il existe tout de même une liste officielle.

 

Parce que la Provence était  très chrétienne, les treize desserts symbolisent, d'après la plupart des sources, le repas de la Cène, Jésus et ses douze apôtres. Ils seraient symboles de partage.

 

J'ai toutefois trouvé une autre explication, totalement païenne. Ce repas serait un vestige d'une fête bien antérieure au Christianisme et les fruits symboles de renaissance. En effet, pour les païens antiques, le 24 décembre était le jour du solstice d'hiver. A partir de là, dans la nature, tout va progressivement renaître.

 

Quelle que soit le sens de cette tradition, elle est depuis le XIX° très codifiée.

 

Tous les plats du "gros souper" doivent être présentés en même temps sur une table recouverte de trois nappes de tailles différentes. Trois chandeliers portant chacun trois bougies doivent être disposés sur cette table.

Le chiffre 3 symbolise la Sainte Trinité.

 

Les fruits des desserts étaient à l'origine récoltés dans les campagnes environnantes et conservés, secs ou frais, dans les greniers en prévision de l'hiver. Les paysans modestes pouvaient aussi s'en régaler. Ils étaient gardés précieusement pour ce soir-là.

 

De nos jours, ils proviennent le plus souvent du supermarché du coin et si les gens ont conservé le chiffre 13, ils ne respectent plus vraiment les catégories de fruits autorisés.

 

On doit trouver dans les treize desserts:

  • les dattes, seul fruit exotique autorisé, symbolisant les Rois Mages
  • le nougat blanc symbole du bien
  • le nougat noir, symbole du mal
  • la pompe à huile (d'olive bien sûr!) on la rompt, on ne la coupe surtout pas, on serait pauvre toute l'année si on le faisait !
  • les fruits secs appelés "mendiants" symbolisent les ordres de moines mendiants suivant leur couleur qui rappelait, à l'origine, la couleur de la robe de ces ordres religieux.

les raisins secs : les Dominicains

les noix : les Augustins

les amandes : les Carmélites

les figues : les franciscains

  • les fruits frais :

les oranges (pour montrer sa richesse dans les familles bourgeoises, trop chères pour le peuple)

les pommes

les poires

le raisin (ramassé tardivement, gardé pour cette occasion)

le melon d'eau (appelé Verdaou)

les sorbes

les arbouses


A cela on peut ajouter si on le souhaite:

  • des fruits confits
  • de la pâte de coing
  • des croquants aux amandes
  • des oreillettes

Ces desserts se mangent accompagnés de vin cuit (fait maison évidemment).

 

Les convives doivent goûter à chaque dessert, même en petite quantité, en faisant un voeu.

 

Et on n'oublie pas de mettre une assiette supplémentaire à table au cas où un mendiant viendrait à frapper le porte. Il participerait alors au festin à la table des invités.


On dit aussi que les ancêtres disparus viennent ce jour-là dans les maisons partager le repas à l'insu des vivants. Et là, on s'aperçoit que d'anciennes traditions païennes sont bien présentes dans le christianisme populaire Provençal.

 

 

Il y avait bien évidemment, dans les repas de réveillon de mon enfance les treize desserts. Le reste de notre repas était le même que celui des autres Français. Nous ne faisions pas le "gros souper" et à mon grand désespoir, nous n'allions pas à la messe de minuit... J'en rêvais pourtant !


D'ailleurs, savez-vous en quoi "le gros souper" consiste ? Non ? Et bien, je vous le dirai la prochaine fois !

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 08:00
Voilà. Noël est tout proche. Cohue dans les magasins. Enervement aux caisses de supermarchés. Queues interminables. Excitation des enfants, listes au Père Noël. Que font-ils dans ces chariots remplis de jeux et de jouets ?                                                                                  
                         Noël me semble un peu triste aujourd'hui. Il a perdu de sa magie.


Lorsque j'étais enfant, tout commençait par le sapin à décorer et, par l'installation de la crèche. J'ai grandi dans une famille de mécréants, pourtant en décembre, le petit Jésus entrait à la maison, comme chez tous les Provençaux. Il est vrai que nous n'attendions pas le 24 à minuit, heure de sa naissance... Nous l'installions, entre l'âne et le boeuf, couvé du regard par Marie et Joseph, en même temps que les autres santons. Toujours un dimanche. Il fallait que nous ayions le temps d'aller d'abord chercher la mousse dans la colline. Joyeuse promenade familiale.

Alors l'effervescence de l'attente commençait.


  Nous écoutions un disque de la Pastorale des santons de Provence. On y apprenait que Jésus était né à Bethléem, tout près de chez nous. Tout le monde sait bien que cet endroit se trouve dans le Sud de la France ! 

Et maman nous chantait cette chanson. Elle chantait faux mais nous trouvions cela magnifique. J'ai fait de même avec mes enfants et ma fille aînée qui m'a faite grand-mère, perpétue la tradition. Alors pour la poésie du jeudi, j'ai choisi de partager le texte avec vous.

Les petits santons 

Dans une boîte en carton,
Sommeillent les petits santons.
Le berger, le rémouleur
Et l'enfant Jésus Rédempteur.
Le Ravi qui le vit est toujours ravi.
Les moutons, en coton

Sont serrés au fond
Un soir, alors,                                                      
Paraît l'étoile d'or
Et tous les petits santons
Quittent la boîte de carton.
Naïvement, dévotement,
Ils vont à Dieu porter leurs voeux
Et leur chant, est touchant
Noël, joyeux Noël,
Noël joyeux de la Provence.

Le berger comme autrefois
Montre le chemin aux trois rois.
Et ces rois ont pour suivants,

Des chameaux chargés de présents.        
Leurs manteaux sont très beaux
Dorés au pinceau.
Et ils ont le menton
Noirci au charbon.
De bon matin,
J'ai vu passer leur train
Ils traînaient leurs pauvres pieds

Sur les gros rochers de papier.
Naïvement, dévotement,
Ils vont à Dieu porter leurs voeux
Et leur chant, est touchant
Noël, joyeux Noël,
Noël joyeux de la Provence.
Dans l'étable de bois blanc,
Il est là le divin enfant.
Entre le boeuf au poil roux
Et le petit âne à l'oeil doux.

Et l'enfant vagissant
Murmure en dormant.
"Les jaloux, sont des fous,
Humains aimez-vous."
Mais au matin,

Joyeux Noël prend fin
Et tous les petits santons
Regagnent la boîte en carton.
Naïvement, dévotement,
Ils dormiront dans du coton,
En rêvant, de doux chants.
Noël, joyeux Noël,
Noël joyeux de la Provence

 

Chaque année, j'ajoute un santon à ma crèche. C'est un bonheur que de le choisir puis de l'ajouter sur la mousse à ceux des années précédentes.

Certains de mes santons sont ceux de mon enfance.

 

 

. 

 index-pastorale.jpgJe n'ai pas résisté au plaisir de l'écouter à nouveau !

 

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 21:00

 

Je déteste le mensonge mais certaines histoires sont tellement plus jolies lorsqu'on les arrange un peu n'est-ce-pas ? 

Place maintenant à la vérité ! Avant de lire mon texte, regardez la vidéo, vous y verrez, dès le début, Ivry Gitlis rassurer son ami en proie au trac, car ils étaient amis ces deux grands bonhommes! Ce petit geste en dit beaucoup...

 


 

La rencontre de ma fille avec Ivry Gitlis est bien vraie. Je connaissais le violoniste de génie, j'ai découvert un Monsieur adorable, plein de gentillesse et d'humanité. Il a tenu à ce qu'elle lui explique ce qu'elle avait aimé dans la musique qu'il avait interprétée et a pris le temps d'attendre qu'une petite fille de 6 ans trouve les mots pour le faire. Respect !

 

Mon enfance tropézienne est bien réelle également et l'histoire que je vous ai racontée aurait pu être véridique si je n'avais ajouté que Brigitte Bardot m'invitait à goûter. Une seule phrase donc change l'anecdote en mensonge. Il était fréquent dans les années cinquante de rencontrer des vedettes à Saint-Tropez et elles étaient abordables et souvent charmantes. Mais celle-ci  préfère, je crois,  les animaux aux enfants.

 

J'ai mangé des quantités astronomiques de chichis achetés au kiosque du Cours Lafayette, je les ai toujours payés moi-même ! Je n'ai jamais fait la queue derrière Gilbert Bécaud. Si comme tous les Toulonnais, il est certainement venu en déguster quelques-uns, je ne l'ai jamais surpris en flagrant délit de gourmandise. Ce qui est sûr, c'est que ce jour-là ou un autre, nous avons fait l'école buissonnière après nous être régalés. Oh ! ce n'est pas bien ça !

 

Voilà ! La vérité est rétablie, qu'est-ce que ça a été bon de l'enjoliver un peu ! Merci pour ce défi très amusant.

 

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 22:09

Tout d'abord, mille excuses ! J'ai repris aujourd'hui le travail après deux mois de congé maladie. Autant vous dire que du travail, j'en ai eu jusque là, avec tout ce qui s'était accumulé  !

Résultat, j'ai réussi à prendre du retard avec vous aussi ! Mais j'avais TRES envie de mentir un petit peu alors voici mon billet pour le défi n° 44.

 

 

 

Ivry-gitlis-copie-1.jpg

 

Un violoniste au grand coeur

 

Cette année-là, nous ne sommes pas partis en vacances, faute d'argent. Mes deux aînés sont en colonie de vacances. La plus jeune est restée à la maion. Je souhaite toutefois lui offrir des distractions dont elle se souviendra.

Chaque matin, j'épluche la presse locale en quête de sorties proches et peu onéreuses. Un samedi, je lis un entrefilet annonçant un concert dans l'église de Solliès-Pont.

Alors là, que je vous dise, Solliès-Pont, dans les années 80, c'est vraiment un petit village. Et voilà qu'il est annoncé qu'Ivry Gitlis y donnera un concert gratuit le soir même. Je décide donc d'y amener ma princesse. Nous nous faisons belles, et en route pour le concert.

Mignonnette, impressionnée par les lieux, se glisse sur une chaise. Le violoniste arrive sur scène. Applaudissements. Silence. Il entame un morceau. Ne me demandez pas lequel, je ne me souviens que de la beauté et de l'émotion. Le violon pleure, le violon gémit, le violon se plaint mais bientôt il chante, danse et rit. Et le musicien avec lui. Soudain, je sens une petite main qui se glisse dans la mienne. Je tourne la tête, ma fille ne le quitte pas des yeux. Applaudissements, le concert est fini. Déjà? Je n'ai pas vu le temps passer. Elle non plus. Elle reste immobile, regarde encore l'endroit où le musicien se tenait un instant plus tôt. Enfin, elle semble réaliser qu'il va falloir s'en aller. Elle me dit simplement: "c'est si beau!"

Une vieille dame annonce que "le maître" accepte de signer des autographes. Clémentine demande ce que c'est, j'explique, elle en veut un. Je n'ai jamais fait la queue pour avoir un autographe. Pour elle, j'accepte. Nous attendons sagement notre tour. Pas de chance! Il y a un timing à respecter et les officiels veulent sans doute se coucher tôt. On nous annonce qu'en raison du cocktail servi aux invités en présence de l'artiste, il n'a plus de temps à nous consacrer. Détresse de petite fille, je parlemente et la charmante vieille dame me dit: "Venez avec moi au cocktail, vous le ferez signer à ce moment-là." J'hésite mais qu'est-ce que je ne ferai pas pour mon bout de chou !

Que je vous plante le décor. Petite salle de cantine, jaune administration. Officiels aux petits soins s'agitant autour du violoniste. Tout ça un peu miteux. Lui, souriant, très à l'aise. Autorisation de fumer dans la salle. Pour me donner une contenance, j'allume donc une cigarette. Le regard intelligent, vif et rieur d'Ivry Gitlis se pose sur moi. Il abandonne sa cour, traverse la pièce et me demande si je peux lui en offrir une. Ce que je fais avec plaisir, vous pensez bien. Je tends mon briquet allumé. Courant d'air. Il entoure ma mains des deux siennes pour protéger la flamme, tire une goulée. On l'appelle, il lance un rapide "J'arrive", se tourne vers Clémentine, 6 ans, et lui demande: "Comment as-tu trouvé le concert?", il la fait asseoir à côté de lui et pendant un quart d'heure discute avec elle, de la musique, du violon... Je n'entends pas tout. Oubliés les officiels, oublié le protocole. Seule, existe une petite fille émerveillée à laquelle ce Monsieur donne du temps et un moment de tendresse. Il faut qu'on vienne le chercher pour qu'il accepte de retourner à ses obligations.

Sur le chemin du retour, dans la voiture, elle me dit: "Tu te rends compte, il a touché tes mains avec ses doigts magiques!"

Le lundi suivant, nous achetons un CD qu'elle écoute en boucle, le mercredi, elle est inscrite à des cours de violon.

Aujourd'hui, elle a vingt-quatre ans. La semaine dernière, elle a retrouvé le billet de concert dans sa "boîte à souvenirs".

 

 

brigitte1.jpg

Sur le port de Saint-Tropez

 

Mes années d'école maternelle, je les ai vécues à Saint-Tropez, village où ma mère avait grandi. Je vous parle des années 50. Des gens célèbres viennent y passer leurs vacances au milieu des habitants. Ils ne se cachent pas encore dans des villas bunkers, ignore ce qu'est la jet set, ils ne sont pas non plus poursuivis par les paparazzi...

Sortie d'école, une grenadine chez Sénéquier et retour à la maison dans la petite rue Saint-Pierre, pas très loin de la Ponche. Nous marchons, maman et moi, main dans la main. en papotant comme toujours. Soudain, j'aperçois Roger Vadim et du haut de mes cinq ans je lui lance:

"Oh, Roger, elle est où Brigitte?"

et lui me répond en riant:

"A Paris. Elle travaille. Elle arrive bientôt et elle t'invitera à goûter à la maison, elle m'a dit de te le dire !"

Satisfaite, je peux continuer mon chemin. La belle Bardot va arriver.

 

 

 

2015861cours-lafayette.jpg

Les marchés de provence

 

Ici, en Provence, vous pensez bien que des gens célèbres, on en voit souvent. Je suis allée au lycée à Toulon, près du port. Lorsque nous avions du temps libre, nous aimions remonter le Cours Lafayette célèbre depuis Bécaud et son fameux "Les marchés de Provence". Nous, ce n'était pas le marché qui nous intéressait, non, vraiment pas! Ce que nous allions chercher, parce que c'est un régal et que nous étions gourmands, c'était un chichi ! Alors le chichi, c'est un beignet léger même si un peu gras, délicieusement parfumé à la fleur d'oranger. Mais pour tout vous dire, la recette est un secret et les meilleurs à Toulon, c'était vers le milieu du Cours qu'on les trouvait !

Ce jour-là, avec une petite bande de copains nous avions décidé d'aller nous régaler.  Il y avait un homme qui attendait devant nous. La marchande, âgée (mais vingt ans après ,elle semblait avoir le même âge... alors...), ronde et joufflue, souriante, galégeait avec lui., étirait la pâte puis jetait le morceau dans l'huile bouillante. Nous attendions en chahutant. Soudain, mon amie me donne un coup de coude. "Tu as vu qui c'est?" Non, je n'avais pas vu. Je m'avance, me tord un peu le cou pour voir le visage de l'homme... mince, c'était lui! Gilbert Bécaud qui venait chercher un chichi ! Qu'est-ce qui m'a pris à ce moment, allez savoir, je me mets à chanter les Marchés de Provence. Il se retourne, nous sourit et engage la conversation. Pendant ce temps la vendeuse demande:

"Et pour vous, ce sera?"

On lui en commande cinq de chichis, elle étire la pâte, la jette dans la bassine, l'odeur se répand, délicieuse, à se damner. Bécaud parle toujours avec nous, plaisante avec les garçons de la bande parce que Françoise et moi, on est plutôt mignonnes, et ben té, vous savez quoi? Les chichis, il les a payés, tous, les cinq ! Et nous, on s'est régalé et on était si contents qu'en cours, on n'y est pas allé !

 

Alors, vérité? Mensonge? Mais qu'est-ce que mentir? Parfois, juste rendre la réalité un peu plus jolie... on dit alors que c'est du rêve.

 

La réponse, demain... Bonne nuit à tous... dormez-bien et faites de beaux rêves !

 





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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 20:56

 

les-chevaliers11-05_03.JPG

Petite plage aux Chevaliers en hiver. La couche de posidonies protège de l'érosion.


Le thème des légendes de mer m'a donné envie de vous faire découvrir une autre vision de la Côte d'Azur. Différente de celle qu'on a lorsqu'on y passe quelques jours de vacances en été, différente également de celle montrée à la télévision ou dans la presse.

Larguez les amarres, nous allons remonter au vent, cap sur la presqu'île de Giens.

Voyage dans le temps aussi, nous ferons une incursion dans le XVI° siècle.

 

Au bout de la presqu'île de Hyères. Giens. Après-midi de décembre. Longue marche sur le sentier des douaniers, falaises éboulées, sentier en partie effacé, solitude désirée. Dans mes oreilles gelées, le vent s'engouffre. Mon col relevé ne suffit pas à me protéger. Tentation de rentrer. Désir de continuer. Laisser mon esprit vagabonder. Rêver. M'évader.

En face, pas très loin, les îles d'Or: Le Levant, Port Cros, Porquerolles, la plus proche, le plus visitée, colonisée, envahie.

Depuis si longtemps... Des Grecs aux Gênois, des Sarrasins aux Maures, de Charles Quint aux pirates barbaresques africains, des Anglais aux Espagnols, tous y ont abordé depuis l'Antiquité.

De nos jours, les plaisanciers au mouillage, chaque été, presque bord à bord, par centaines.

 


Porquerolles devint au XVI° siècle, une île repaire de pirates. Ils s'en servaient de base pour attaquer les villages de Provence et les navires de passage.

Mon imagination s'enflamme. Les villageois, à Giens, alarmés quittent leurs champs, abandonnent sur place les outils, se réfugient dans leurs habitations, piètres protections. J'entends les hurlements, femmes amenées comme esclaves, hommes égorgés. Cris de rage, d'impuissance. Bruits de combats. Razzias. Fréquentes. Ils le savent, les guettent, les redoutent. Et toujours inlassablement recommencées. Comme une malédiction sur leur vie de misère. Le fort de La Tour Fondue n'a pas encore été érigé. Nulle garnison pour les protéger.

 

tempete-002.jpg                                                  Fort de la Tour Fondue, Giens, Hyères

 

 

les chevaliers11-05 15

La ville de Hyères est éloignée de 8 kilomètres environ. Aucune construction en bord de mer, malsain, infesté de moustiques, recouvert de marais. Seul, le village de Giens, a u bout de la presqu'île est une proie facile pour ces hommes entraînés au combat.


Qu'une fuste ou une galère approche et l'alarme est donnée. Fuir. Fuir le plus vite possible.

                                                                       Pointe des Chevaliers, Giens, Hyères  

 

 Barberousse bKheïr ed-Din,    Bey d'Alger, dit Barberousse, célèbre pirate turc, allié de François I°, y aborda plusieurs fois dès 1530. On raconte qu'il  arriva à la tête d'une flotte de plusieurs galères,en 1558, et que cette année-là, avec ses hommes, ils firent une fête terrible d'une journée et d'une nuit pour célébrer le Beïran, la fin du Ramadan. Les habitants de l'île y furent même invités  et profitèrent du festin. Sacrée nouba. Ensuite, les pirates levèrent l'ancre, cap sur Mandelieu, où ils attaquèrent la flotte Génoise. Nouveau massacre. Brève trève.                            

 

 

 

 

 Je me retrouve bloquée par les éboulis. Je ne rejoindrai pas le port du Niel qui était mon but. Alors pour profiter encore un peu d'une journée enfin sans pluie, je vais aux Chevaliers, à la Pointe Escampobariou. De l'autre côté de la presqu'île. Il est possible d'y marcher dans la pinède puis en bord de mer, le long de la falaise jusqu'à une plage.

Longue balade vivifiante.

 

Evidemment, pas de cohue, pas d'embouteillage, pas de pirate non plus.

Me reste à rentrer me préparer un bon chocolat chaud en pensant aux dangers de la navigation.

 

Je me suis beaucoup battue avec Overblog qui ne fait que ce qu'il veut ! Quel caractère ! Je capitule en échange d'une bonne nuit de sommeil. Tant pis, la mise en page sera ce que ce têtu en aura fait !

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 08:00

 

 

A l'équipage de la coquille de noix.

Cette fois, j'ai compris la consigne ! Formidable ! Voici donc ma contribution et hissez haut les voiles, nous levons l'ancre. Cap sur une étrange histoire.

 

"The rime of the ancient mariner" a été écrit par le poète Britannique Samuel Taylor Coleridge entre 1797 et 1799. J'avais étudié ce texte lorsque je préparais ma licence d'anglais. Je l'ai redécouvert spécialement pour la poésie du jeudi et j'y ai pris beaucoup de plaisir. M'est venue l'envie de partager avec vous.


Ce long poème romantique qui décrit les aventures surnaturelles d'un capitaine de bateau comporte 8 parties. Il y est question de malédiction, de navire fantôme, de naufrage, de mort...

Je ne vous en donnerai qu'un extrait. Vous pourrez suivre le lien en fin de texte pour lire l'intégralité.

 

 

   Le Dit du vieux marin                 

 

C’EST UN ANCIEN MARIN ; trois jeunes gens passent, il en arrête un.


« Par ta longue barbe grise et ton oeil brillant, pourquoi m’arrêtes-tu ?
La porte du marié est toute grande ouverte, je suis son propre parent, les hôtes
sont arrivés, la noce est prête, n’entends-tu pas son joyeux bruit ? »


Le vieux marin serre le bras du jeune homme de sa main décharnée : « Il y avait
un vaisseau... dit-il. - Lâche-moi, ôte ta main, drôle à barbe grise ! »Et aussitôt la
main tombe.


Le marin retient le jeune homme avec son oeil brillant. Le garçon de noce demeure
tranquille et écoute comme un enfant de trois ans : le marin a sa volonté.


Le garçon de noce s’assit sur une pierre : il ne peut s’empêcher d’écouter ; et
ainsi parla le vieil homme, le marin à l’oeil brillant :


Le navire salué de cris avait franchi le port : gaiement nous laissâmes derrière
nous l’église, la colline et la tour du fanal.


Le soleil parut à notre gauche, s’éleva de la mer, brilla, et vint à notre droite se
coucher dans la mer.

 

[..............]

 

Bientôt il s’éleva une tempête violente, irrésistible. Elle nous battit à l’improviste
de ses ailes et nous chassa vers le pôle sud.


Sous elle, le navire, avec ses mâts courbés et sa proue plongeante, était comme
un malheureux qu’on poursuit de cris et de coups, et qui, foulant dans sa course
l’ombre de son ennemi, penche en avant la tête : ainsi nous fuyions sous le mugissement
de la tempête et nous courions vers le sud.


Alors arrivèrent ensemble brouillard et tourbillons de neige, et il fit un froid extrême.
Alors des blocs de glace hauts comme les mâts et verts comme des émeraudes
flottèrent autour de nous.


Et à travers ces masses flottantes des rocs neigeux nous envoyaient d’affreuses
lueurs : on ne voyait ni figures d’hommes, ni formes de bêtes. La glace, partout la
glace.


La glace était ici, la glace était là, la glace était tout alentour. Cela craquait, grondait,
mugissait et hurlait, comme les bruits que l’on entend dans une défaillance.


Enfin passa un albatros : il vint à travers le brouillard ; et, comme s’il eût été une
âme chrétienne, nous le saluâmes au nom de Dieu.


Nous lui donnâmes une nourriture comme il n’en eut jamais. Il vola, rôda autour
de nous. Aussitôt la glace se fendit avec un bruit de tonnerre, et le timonier
nous guida à travers les blocs.


Et un bon vent de sud souffla par-derrière le navire. L’albatros le Suivit, et chaque
jour, soit pour manger, soit pour jouer, il venait à l’appel du marin.


Durant neuf soirées, au sein du brouillard ou des nuées, il se percha sur les mâts
ou sur les haubans, et, durant toute la nuit, un blanc clair de lune luisait à travers
la vapeur blanche du brouillard.


« Que Dieu te sauve, vieux marin, des démons qui te tourmentent ainsi ! Pourquoi
me regardes-tu si étrangement ?

- C’est qu’avec mon arbalète, je tuai l’albatros.»

 

 

Pour ceux qui aimeraient connaître la suite voilà l'adresse du site sur lequel j'ai retrouvé l'intégralité du texte.

 

http://www.livres-et-ebooks.fr/ebooks/La_Complainte_du_vieux_marin-748/


 


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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 12:30

 

Les mots et leur poids de rêve. Les mots et le souffle de la vie. Les mots, jolis costumes pour nos sentiments d'homme. Les mots... Certains sont faits pour rire: HILARANT. Déjà, dès la première syllabe nos lèvres s'étirent et l'air pénètre nos poumons, les dilate. Il suffit de se laisser porter et bientôt le rire est proche, sain, salvateur, vivant. Alors le souffle enfle et tel une vague prête à déferler, l'air ressort de nos entrailles en de tonitruants hoquets dont nous sortons épuisés mais heureux, plus forts.

D'autres sont faits pour pleurer, crier, murmurer, tempêter, aimer...

Petite fille, je les prononçais à mi-voix et m'entraînais à découvrir leur signification. Je jouais avec eux, les faisais rimer, rebondir, cherchais leurs contraires, leurs synonymes. J'en établissais de longues listes.

Les mots et les idées des hommes. Les mots et les sentiments des hommes.

Tu pouvais bien me punir de regarder La Piste aux Etoiles, maman, ou de lire le soir dans mon lit. "Je m'en moque, te disais-je, moi, mes histoires, je les fais dans ma tête."

Et c'était vrai.

Je n'ai jamais perdu ce pouvoir.

Lorsque la vie, méchante, me joue un tour à sa façon, j'ai ce pouvoir de m'asseoir dans un fauteuil et de jouer à "on dirait que..." Aussitôt, mon esprit magnifie la petite idée qui a germé et je m'invente une belle histoire.

C'est mieux ainsi.

Comme quand à la fin d'un bon livre, on tourne la dernière page et qu'immobile, on se tait, savourant encore un peu, sous le charme, je tire de mes rêveries un bien-être indicible et une force nouvelle.

Je peux alors affronter la réalité, chercher et trouver des solutions, résoudre les difficultés, tenir tête à l'adversité, résister aux chagrins, tenir le cap malgré la tempête, vivre simplement.

 


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