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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 08:00

le-defi

 

 

Comme le tour du monde a été fait en 80 jours, je vous propose de faire le tour de vous même en 80 mots (attention pas un de plus, pas un de moins).

Voilà ce que nous propose ABC link pour ce dernier défi avant les vacances.

Il faudrait donc parler de moi et en quatre-vngt mots faire le tour ...

Au premier abord: mission impossible. Et puis ...

 

vacances2006 0591

 

  Essai numéro 1

 

Des histoires et des mots

Des livres, des tableaux,

Et les vieux châteaux…

 

L’herbe verte des montagnes,

La cigale dans la campagne,

La falaise grignotée, la mer en colère…

 

L’aquarelle du jour qui se lève,

L’incendie du soleil qui se couche,

Des rires, des chants…

 

Ma famille, mon chat,  mes amis,

Rire bêtement, se sentir contents,

Savoir que je les aime et qu’ils m’aiment aussi…

 

Le silence et la solitude

Qui ne sont pas tristesse

Et se sentir en vie…

 

olivier-lavandin 6201

 

Essai numéro 2

 

La fillette indocile tapait du pied: " je fais que je veux ! " clamait-elle.

L'adolescente rebelle croyait possible l'avènement d'un monde meilleur.

La femme aimait follement.

La mère épanouie s'émerveillait.

L'amoureuse trahie pleurait.

Mais la vie était belle, par chance elle s'en rappela.

Qu'est donc la femme mûre: ceci et puis cela... mais ça ne vous regarde pas !

Bientôt ancêtre insupportable comme cela se doit...

Bon courage à qui voudra faire le tour de moi !

 

ecosse 118

 

 

Non, non, non ! Je n'ai pas triché: 80 mots par essai ça ne fait pas 160 mots !

 



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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 08:00

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   M'Annette à la barre nous propose de:


CHANGER D'AIR !

 

Oh, comme cela me ferait du bien ! En attendant, je rêve devant la roulotte. L'appel de la route chante à mes oreilles. Les étoiles brillent au ciel. Elles éclairent mes fantasmes.

Cette année pas de vacances. Mais un déménagement. J'ai obtenu ma mutation et je m'en vais dans un tout petit village du Haut Var. Adieu la Côte d'Azur et ses plaisirs factices ! Mais de tout cela, je vous reparlerai.

 

Rz_SAUVG069.jpg

 

L'oiseau voyou


Le chat qui marche l'air de rien
voulait se mettre sous la dent
l'oiseau qui vit de l'air du temps
oiseau voyou oiseau vaurien




Mais plus futé l'oiseau lanlaire
n'a pas sa langue dans sa poche
et siffle clair comme eau de roche
un petit air entre deux airs.




Un petit air pour changer d'air
et s'en aller voir du pays
un petit air qu'il a appris
à force de voler en l'air

 



Faisant celui qui n'a pas l'air
le chat prend l'air indifférent.
L'oiseau s'estime bien content
et se déguise en courant d'air.


Claude ROY



 

clementine 001

 

 

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 08:00

le-defi

 

Tout en fantaisie, Jill link nous propose le thème "poisson" pour le défi de cette semaine. Sous la forme qui nous plaît.... et elle nous souhaite bonne bouillabaisse !

 

C'est vaste, Jill ! Voilà quelques petites choses en guise de participation.

 

port cros 056

 

Matin au port

 

L’œil d’abord vogue loin

On s’émerveille

Les rochers bruns déchiquetés

Tranchent sur l’espace azuré

 

Silence

Murmure du vent

Esquisse d’un chant

Il fait bon encore

 

La vie s’éveille

Bientôt le premier pointu

Apparaît  derrière la jetée

On s’avance

 

Les goélands lui font cortège

Leurs cris déchirent le silence

Le pêcheur sourit

Le soleil brûle nos épaules

 

Rascasses sars et girelles

Lancent des éclats d’argent

Les cigales chantent à tue-tête

Bientôt midi.

 

Mireille

 

port cros 014

 

La bouillabaisse a ses légendes.

Certains la disent née à Marseille, d’autres prétendent que les Grecs l’ont amenée avec eux lorsque la belle Gyptis  épousa le Grec Protis, accosté par hasard en ce lieu, le jour même où le roi ligure Nann voulait marier sa fille.

On trouve trace de ce plat dans la mythologie romaine. Il paraît même que Vénus en fit manger à Vulcain pour l’apaiser jusqu’à l’endormissement avant de rejoindre Mars pour batifoler !

Vous voyez, il s’en raconte des choses au sujet de ce plat délicieux ! (je vous l’accorde : délicieux, à condition d’aimer l’ail et le poisson évidemment…)

Ce qui est certain, c’est que sur  tout le pourtour Méditerranéen, et bien au-delà, le long de toutes les côtes, existent des  recettes  proches pour lesquelles on utilise les ressources locales.

Car évidemment, la bouillabaisse n’est pas née à Marseille ! On la cuisine à Toulon, Hyères, Saint-Tropez, Saint-Raphaël …

A  l’origine, la bouillabaisse était  un plat de pauvre.  Les pêcheurs de chez nous ne partaient pas très loin des côtes.  Ils posaient leurs filets et leurs casiers  le soir puis ils allaient les relever le matin avant le lever du soleil. Bien souvent, ils cassaient la croûte dans une crique. Sur un feu de bois dressé dans les rochers, ils mettaient à cuire les poissons abîmés lors du démaillage, dans un chaudron rempli d’eau de mer. Le bouillon était versé sur des croûtons de pain rassis et le poisson mangé à part. Ce plat rustique ne leur coûtait rien et évitait les pertes. En effet, le poisson abîmé ne se vendait pas. Le retour au port se faisait, et se fait encore, à partir de dix heures. De nos jours, on peut toujours acheter le poisson à l’arrivée des bateaux dans de nombreux ports. Mais il faut savoir, que les restaurateurs sont les principaux clients. Nos pêcheurs n’ont pas toujours assez de poissons pour en vendre aux particuliers.

La pêche varoise est une pêche artisanale côtière. La flotte de pêche est constituée de 250 bateaux de petite taille et 80% d’entre eux ne sont armés que d’un seul marin. Comme le plateau continental est très étroit, le chalutage est impossible. Les poissons de roche sont attrapés à la palangre, au filet, au casier ou au gangui. Cela explique pourquoi, les pêcheurs ramènent moins de poissons que ceux de l'Atlantique.

Les poissons de la bouillabaisse : rascasse,  rouget, saint-pierre, daurade, baudroie, congre, araignées de mer et cigales de mer, remplacées de nos jours par la langouste car la cigale est protégée, on ne peut plus la pêcher. Mais à l’origine, aucune langouste dans ce plat.

Il est important que le poisson arrive entier sur le plat de service, traditionnellement un gros morceau d’écorce de chêne liège, en forme de coupe. Il est découpé devant les convives. La bouillabaisse est toujours accompagnée de croûtons aillés et de rouille. Des pommes de terre en tranches épaisses sont cuites avec le poisson. Toute la difficulté réside donc dans une bonne cuisson, aucun des différents éléments ne doit se désagréger, et dans le dosage des épices. De plus, une bonne rouille n’est pas une vulgaire mayonnaise aillée ! On la monte en utilisant de la pomme de terre cuite dans le bouillon. Ensuite, tout est question d’assaisonnement : sel, poivre, fenouil, safran, paprika et piment d’Espelette pour la rouille, dosage de l’aïl…

Au XVIII° siècle la bouillabaisse a pris ses quartiers de noblesse. C’est maintenant un plat qui revient cher, très cher même, surtout dans un restaurant !

Et si l’addition est souvent salée, la qualité n’est que très rarement au rendez-vous…


Ah ! Elles sont loin les bonnes bouillabaisses de ma grand-mère maternelle et de ma maman !

 

recettes.jpg

 

Dans cet article, je ne vous ai pas donné la recette de la bouillabaisse mais juste quelques indications. Chaque famille provençale a la sienne... la meilleure, évidemment ! Elles sont toutes gardées secrètes. Et oui, c'est comme ça ...

Et puis, il existe suffisamment de bons livres de recettes.

 


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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 21:02

brauquier b

 

Oups !!!

 

Le poème "Marseille sortie de la mer" n'est pas, contrairement à ce que j'ai écrit jeudi de Brauquier mais de Supervielle !

Je le savais en plus ! Je ferai dorénavant plus attention avec les "copier/coller" de word vers le blog... Voilà ce que c'est que de publier quand je suis fatiguée et que je ferai mieux d'aller me coucher...

 

Merci Alice de m'avoir signalé l'erreur.

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 08:00

brauquier b  Puisque Jill link   ne nous impose rien, j'ai envie, pour ce jeudi poésie, de partager avec vous cette découverte faite il y a quelques années en lisant un roman de Jean-Claude Izzo.

Son personnage principal connait par coeur des vers d'un poète marseillais dont moi, fille du sud, je n'avais jamais entendu parler. Il y avait dans le roman quelques citations.

Et j'ai vibré... alors, bien sûr, j'ai eu envie de mieux connaître ce poète !

Il s'agit de Louis Brauquier.

 

brauquier a

 

Tout d'abord, avant de lire ma page, je vous propose de suivre ce lien:

link

 

Louis Brauquier est né le 14 août 1900 à Marseille. Il passe son enfance à Saint-Mitre-les-Remparts et fait ses études au "Grand Lycée"(actuel Lycée Thiers) de Marseille.

Il commence à travailler en 1918 comme commis des Douanes. Il devient journaliste au Radical en 1920. Bientôt, il rencontre Gabriel Audisio, auquel il sera lié par une grande amitié toute sa vie, et il participe à la fondation de la revue La Coupo. Il rejoint ensuite Fortunio la revue de Marcel Pagnol et Jean Ballard qui deviendra entre les deux guerres Les Cahiers du Sud.

À vingt-deux ans, il est déjà le poète reconnu de Marseille et de la vie portuaire auxquels il consacre son premier recueil Et l'au-delà de Suez. Ses premiers écrits lui valent en 1923 le prix de poésie Catulle-Mendès. Parallèlement, il poursuit des études de droit. Sa licence achevée, il réussit le concours de la Marine Marchande et il entre alors aux Messageries Maritimes. Toutefois, il écrit jusqu'à la fin de sa vie.

Il voyage tout au long de sa carrière, vit successivement à Sydney, Nouméa, Alexandrie, Saïgon. En 1960, retraité, il revient s'installer à Marseille. C'est là qu'il meurt en 1976.

Louis Brauquier était poète mais également  peintre. Il a laissé une oeuvre importante.

 

Ses recueils de poèmes :

L’au-delà de Suez

Bar d’escale

Eau douce pour navires

 Le Pilote

 Liberté des mers

Feux d'Epaves

 

aube marseille

 

Marseille, sortie de la mer

 

Marseille sortie de la mer , avec ses poissons de roche , ses coquillages et l’iode ,
Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants ,
Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d’eau marine ,
Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras comme pour se partager le ciel ,
Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore ,
Leurs verres , leurs tasses , leurs seaux à glace et leurs alcools ,
Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes.
Ici le soleil pense tout haut , c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation
Et réjouit la gorge des femmes comme celle des torrents dans la montagne ,
Il prend les nouveaux venus à partie , les bouscule un peu dans la rue ,
Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles .
Et la lune est un singe échappé au baluchon d’un marin
Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit.
Marseille , écoute-moi , je t’en prie , sois attentive ,
Je voudrais te prendre dans un coin , te parler avec douceur ,
Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu
O toi toujours en partance
Et qui ne peut t’en aller ,
A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer.

 

Diapositive2

 

Quai  de la mairie

 

Nervis au seuil des bars tendant leurs espadrilles
Au nu soleil d'été.
Vieux accroupis qui bavent de bien-être. Filles
Aux cheveux dénoués.
L'odeur de la friture et l'odeur des futailles,
Qui coulent sur le quai.
Le douanier malveillant lève sa pipe et bâille.
Des nègres en gaieté,
L'Amphion de la compagnie Sicard de Nice,
Les beaux camionneurs,
Et sur l'eau du Vieux Port, l'épaisse, lourde et lisse
Traîne du remorqueur.
Victor Gélu montrant de tout son cœur les bouges
Autour de la Mairie,
Les pêcheurs de Saint Jean penchant leur bonnet rouge
Sur les filets brunis.
La lutte des enfants autour des balancelles,
L'appel des bateliers,
Et, malgré le soleil et la vie, l'éternelle
Tristesse des voiliers?

 

Diapositive1

 

Ma porte s'ouvre sur la nuit

 

 

Ma porte s'ouvre sur la nuit. Le ciel vacille
Dans l'ombre du Vieux-Port.
Le tremblement de l'eau fait balancer les quilles
Et les vigies. Les Forts
Se profilent sur l'horizon. La lune haute
A pris le quart.
Le circuit lumineux du phare suit la côte
D'un long regard.
Où sont mes compagnons qui remplissaient l'espace
Des appels de leurs voix ?
Le soir, trop lourd pour moi, m'écrase. Les terrasses
Africaines m'envoient
Des bouquets d'orangers. L'Arabe, sous sa tente,
M'offre son amitié.
Et Marseille, tragique, et toujours consentante,
Se découvre à moitié.
On entend dans la rue rouler une voiture
Et le bruit s'éloigner.
Un chant d'ivrogne, place de la Préfecture.
Les bâches sur le Quai,
Paquets de nuit, veillent le sommeil des madonnes ;
Un grand trois-mâts
Allume ses fanaux et part pour Barcelone.
Un douanier s'en va,
Sa lanterne allumée repousse l'ombre noire.
Le transbordeur s'éteint.
Seule, gardant la mer, la patrouille du phare
Elargit son destin.

 

Diapositive3

 

Les images proviennent du net


 

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 00:55

le-defi

 

J'ai manqué de temps cette quinzaine pour répondre au joli thème proposé par Jeanne link car je suis allée en Ardèche voir mon fils, sa compagne et ma petite Nina. J'ai aussi passé du temps avec ma plus jeune fille et aujourd'hui, c'est ma fille aînée, son mari et mes deux petits-fils qui étaient là.

C'est tout de même formidable de passer du temps avec ceux que l'on aime ! Je suis parfois, comme ce soir, submergée par l'émotion que soulève toute cette tendresse. Je me dis que j'ai beaucoup de chance...

Toutefois, malgré mon retard, j'ai envie de partager avec les Croqueurs les poèmes suivants :

 


3346765678_5f339a6bd1.jpg

Le ballon

 

La nuit tombe.

De doux lampions s'allument.

La plage est lisse comme un oeuf.

L'enfant étrenne un ballon neuf

Et le fait monter vers la lune.

La lune tombe

Et le ballon s'allume.

C’est toujours extraordinaire

Que le spectacle d'un enfant

A ras de digue, à la lisière

D'un monde où s'engloutit le temps,

En train de jouer comme si

C'était une affaire d'État,

Tenant la lune entre ses doigts

Comme une médaille, un grigri,

Comme s'il était innocent

Ou plus royal que l'Océan!

 

Catherine Paysan

 

ballon

 

Les jeux de la poupée

 

Dans l’armoire aux enfants, 

il y a des lumières enchantées, 

un pistolet chargé qui inspire la terreur,

une fontaine transparente, 

un bassin de pierre dont le trop-plein s’épand sur un lit d’opales,

un chasseur sans souliers, 

une fille sans cheveux, 

un bateau sur la mer et le marinier chante,

un cheval damassé, 

un théâtre ambulant, 

un grillon,

des plumes blanches tombées du nid des tourterelles, 

de petits paniers creusés en cœur et pleins de crème rose,

une guitare qui fait des étincelles 

et une robe qui restera toujours neuve.


Paul Eluard

 

neige-198.jpg

 


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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 18:00

merlin-rick-wakeman.jpg      Enriquetta link nous lance un sacré défi cette semaine !

 

Vous pensiez être à l'abri dans la blogosphère ? Bien caché derrière votre pseudo et votre écran ? Mais il n'en est rien ...

On dit que dans que dans le cyber espace il existe un blog pas comme les autres... les rumeurs les plus folles circulent à propos de ce blog... C'est une histoire que les bloggeurs se racontent  le soir à la veillée en chuchotant par-dessus leurs chaises... Blog perdu, malheureux, extraordinaire, enchanté, magnifique, hors-la-loi, hanté ou maudit... Il est temps pour vous d'apporter votre contribution à Mystério.

 

OK. Je suis comme tout le monde. J’en avais entendu parler. J’aurais dû me méfier. Je le sais.

Lorsque j’ai créé mon blog, j’en ai reçu des mises en garde ! De mes amis, de mes collègues de travail… et de mes enfants d’abord. Mon fils surtout. Lui, ça faisait déjà des années qu’il naviguait sur la toile. Et il avait déjà frôlé la catastrophe plus d’une fois. Il ne s’en était sorti qu’à l’aide de connaissances que je suis loin d’avoir. Sa rapidité de réaction avait été un atout également. D’ailleurs, son blog n’existait plus à ce moment-là. Il l’avait supprimé. Il n’a pas manqué de me prévenir : lorsque je serais au travail et que je croirais mon blog inaccessible, je resterais une cible.

Ce n’est rien de dire que je me suis bien marrée !

«  C’est ça, oui, Big Brother is watching you !!!!! »

Et puis j’ai haussé les épaules. J’étais prête pour l’aventure de la communication et rien ne m’empêcherait de m’y jeter le soir même en créant mon blog. Il est rentré chez lui désolé de constater une fois de plus que je n’en faisais qu’à ma tête. Et très inquiet.

Je sais, mon chéri, je devrais t’écouter parfois… Mais non, ce n’est pas parce que tu es jeune… ni parce que je suis la mère et que les mères ont toujours raison … arrête de jouer la victime… c’est juste parce que je suis têtue ! Et oui ! je le sais ! C’est un défaut et c’est moche et tout et tout …. Et puis ton truc, c’était incroyable !

Je ne sais pas comment vous expliquer ce que j’ai ressenti  en écoutant son récit. Je vais essayer tout de même.

Depuis des années, on nous rabâche les oreilles avec l’insécurité. Les gens ont peur de sortir la nuit, ils ferment les maisons à clés, verrouillent les portières de voitures, craignent pour leur vie, celle de leurs proches, s’angoissent, ne vivent que sous pression. Télé, radio, journaux, hommes politiques, chacun y va de son petit couplet. Et pendant ce temps-là, les idées de l’extrême droite se répandent sur le pays. L’autre, l’étranger, n’est plus vu que comme une menace… Diviser pour mieux régner, ça s’appelle. Alors leur histoire de blog, espion, suceur d’émotions, voleur d’âme, prêt à détruire l'humanité …. Je me disais que c’était un truc inventé pour vendre du papier. Une rumeur... Et que mon propre fils prête l’oreille à ces bêtises, ça me rendait folle !

C’est dans cet état d’esprit que j’ai créé mon blog et posté mon premier billet. Et j’étais drôlement fière de moi d’y être arrivée.

Je ne vais pas abuser de votre temps, il est inutile que je m’étende sur les jours et les semaines qui ont suivi. Je travaillais dans la journée, j’allumais l’ordinateur en rentrant chez moi, j’écrivais mon billet, je le postais, je lisais les commentaires de la veille. Cela me faisait plaisir. J’étais lue. On me parlait par écran interposé. Je trouvais ça génial. La solitude me pesait moins. Il n’y avait rien d’inquiétant. J’avais donc eu raison. La rumeur… ce n’était qu’une rumeur… Que les gens étaient bêtes ! Je le disais et le répétais à mon fils. Je voyais bien que son inquiétude persistait, elle semblait même grandir… je me voulais rassurante. Qu’est-ce qu’il m’énervait !

Peu à peu, quelques personnes ont semblé s’attacher à mon blog. Leurs commentaires étaient quotidiens, agréables, amicaux. Ils étaient tous membres d’une communauté nommée Mystério.  C’était formidable de les rencontrer ainsi ! Je ne les aurais jamais connus dans la vraie vie. Ils me sont devenus précieux. Je les appréciais chaque jour un peu plus. Je leur faisais confiance et nous avons bavardé de plus en plus librement. Il m’arrivait de penser qu’ils étaient bien plus attachants que ceux que je rencontrais au cours de mes journées. Nous avions beaucoup de points communs, des idées, des émotions aussi.

C’est à ce moment-là, deux ou trois mois après avoir écrit mon premier billet que j’ai commencé à avoir des problèmes de santé. Rien de bien alarmant, mais tout de même je n’avais jamais rien ressenti de pareil. Mes oreilles bourdonnaient souvent. Je souffrais de migraines. J’ai pensé que je devrais voir un ophtalmo. Je l’ai fait et je me suis retrouvée avec de nouvelles lunettes. La gêne a persisté. Bientôt, j’ai ressenti des palpitations et des crises d’angoisse. Je n’avais pourtant peur de rien… mais mon souffle s’emballait plusieurs fois par soirée, et une poigne invisible et cruelle me serrait l’estomac. Mon cœur alors cognait vite et fort. Si vite. Si fort. Le médecin consulté trouva que tout était normal. Je ne rêvais pas pourtant. Ces malaises étaient bien réels. Il me dit que je me surmenais, que je n’avais plus vingt ans et que je devrais penser à ralentir mes activités. Ils disent toujours ça quand ils ne savent pas ce qu’on a… Je ricanais : tu vas voir que la prochaine fois, il te parlera de dépression… Mes proches me trouvaient mauvaise mine.

Ceci dit, ma vie s’écoulait comme avant : travail, sorties, de moins en moins fréquentes, c’est vrai, amis et mon blog. Je me couchais tard. De plus en plus tard. Mais il est si passionnant de communiquer avec des amis même virtuels !

C’est début février, à la fin d’un repas familial, que mon fils m’apprit qu’il y avait du nouveau concernant le mystérieux blog, celui contre lequel il m’avait mise en garde.

D’après ses contacts, il s’agissait d’une vaste conspiration. La fin du monde annoncée pour le 21 décembre 2012 n’était pas un fantasme. Une guerre, une vraie guerre  était prévue. Elle opposerait non pas des pays mais des entités bien au-dessus des gouvernements, finance contre pouvoirs occultes. C’était la revanche des sorciers. Cette fois, ils étaient donnés gagnants. Les dégâts seraient monstrueux. L’humanité serait détruite, en grande partie en tous cas… Ce blog appartenait à une confrérie de sorciers qui n'avaient rien oublié des bûchers sur lesquels leurs frères et leurs soeurs avaient péri. Il agissait comme un piège. Un piège à émotions. Par écran interposé. Car après le chaos, viendrait le temps de la reconstruction. Les sorciers avaient déjà mis au point de l’antidote pour se protéger des miasmes qui souilleraient la planète. Ils préparaient, maintenant, dans un endroit tenu secret, des robots capables de remplacer les hommes auxquels ils ne pouvaient faire confiance, le passé l’avait bien montré. Ces robots devraient posséder une âme, des sentiments, des émotions… et cela ni la technique, ni leurs pouvoirs ne pouvaient le créer. Voilà pourquoi, depuis longtemps déjà, ils avaient mis en place ce blog dont tout le monde parlait sans vraiment savoir ce qu’il était. Il était simplement ensorcelé. C’est par la communication que les hommes seraient piégés, eux qui ne parlaient même plus à leurs voisins !

Inutile de vous dire que je me suis bien amusée. Quand j’ai éclaté de rire, mon fils n’a pas apprécié, mais alors, pas du tout ! Vous auriez fait quoi, vous ? Vous l’auriez crue cette histoire à dormir debout ? Je suis certaine que non !

Il est rentré chez lui fâché. Je n’étais pas contente non plus. Après avoir rangé la maison, je me suis connectée. J’ai écrit un billet d’humeur. De mauvaise humeur. Le lendemain et les jours suivants, il n’y a eu aucun commentaire. J’étais triste et déçue. J’ai écrit quelque chose chaque soir. Ce n’est que le dimanche suivant que j’ai eu une réponse. C’était un rendez-vous. Je ne l’avais pas envisagée et n’ai su que répondre. Mais j’ai accepté après bien des hésitations.

Vous vous demandez peut-être quel rapport il y a entre tous ces évènements et pourquoi je vous raconte tout ça ? Je vais tout vous dire.

Je me suis rendue à ce rendez-vous. Ce qui s’y est dit ne vous regarde pas. Aujourd’hui, mes migraines ont disparu. Je n’ai plus de palpitations. Tout va bien. Mon blog est inactif. Je n’ai plus le temps de l’alimenter. J’ai dû quitter mon emploi aussi. Ce n’est pas important, je ne l’aimais pas. Je travaille pour Mystério. Enchaînée à mon siège, je tchate toute la journée.

Si vous avez l’habitude de venir me lire, si parfois vous me laissez des commentaires, s’il vous arrive d’avoir mal à la tête, si votre cœur s’emballe… n’allez pas chez le médecin… du moins pas tout de suite...

Réfléchissez d’abord. Voici quelques questions pour vous y aider.

Vous arrive-t-il d’être témoin d’une injustice et de ne pas vous indigner ? Avez-vous parfois l’impression que vous ne pouvez rien améliorer sur cette terre ? Vous dites-vous qu’il est inutile de vous battre car vous êtes impuissant ? Si vous répondez « oui » ou « parfois » à une de ces questions, alors, comme moi, vous êtes perdu: votre âme fait peut-être partie de celles que j’ai réussi à détourner… pour eux ... Moi ou un autre. Nous sommes nombreux... Le 21 décembre approche ...

Quant à moi, je n’ai aucun scrupule. Pour que j’en aie, il me faudrait une âme, je n’en ai plus. Ils me l’ont volée.

 

 


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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 08:00

le-defi

 

Cap'tain Tricôtine toujours à la barre ce jeudi.

"Dessin" qu'elle nous a dit ... et bien alors, dessin ...

 


    chat cocteau                        

" Je ne suis ni dessinateur ni peintre; mes dessins sont de l'écriture dénouée et renouée autrement."

Jean Cocteau

 

images-poeme-max-jacob.jpg

 

Calligramme poème de Max Jacob

 

Sensation

verlaine-par-rimbaud.jpg


Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

 


Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la Nature, — heureux comme avec une femme.


Arthur Rimbaud 

 

                                                                                                                                                                 Verlaine par A. Rimbaud

 

A009-2-picasso-ronde-de-la-jeunesse.jpg


Ronde de la jeunesse - Pablo Picasso

 

Toutes les photos proviennent de la toile. Si leurs auteurs le désirent, je les retire de cette page immédiatement. Quel plaisir pourtant que de partager ces oeuvres !

 



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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 20:54

 

le-defi

 

Je viens de finir mon tour des blogs, je pense n'avoir oublié personne. Si malencontreusement, je n'étais pas passée chez vous, écrivez moi un commentaire à cet article et je viendrai vite, vite vous lire.

 

Je suis ravie d'avoir proposé ce thème. Les textes sont tous très agréables à lire et d'une grande variété.

 

J'ai pris grand plaisir à tenir la barre ! Et ce n'est pas fini...  Je vous donne rendez-vous jeudi 5 avril pour la poésie du jeudi sur le thème de "l'imaginaire".

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 21:15

le-defi

 

 

Beaucoup de travail en ce moment ! Ceci pour expliquer le retard de cette publication...

Je commence le tour de vos univers dans un instant ! Je n'aurai peut-être pas le temps de tout lire ce soir, mais je vous promets de passer partout et d'y laisser un patit mot.

 

 

 

Il était une fois une jolie brunette qui habitait la grande ville. C’était la plus jolie poupée qu’on puisse imaginer. De grands yeux fripons, un petit nez retroussé, de hautes pommettes, le teint mat et lumineux à souhait, et avec ça, roulée comme une star de cinéma ! Elle faisait la joie de sa famille. Toujours de charmante humeur et serviable comme pas une.

Comme l’argent manquait à la maison (c’était la crise…) sa mère qui vivait seule avec trois enfants  lui avait tricoté un long pull à capuche rouge pour qu’elle soit à la mode comme ses copines de lycée. Il  mettait tant son teint en valeur qu’en cet hiver très froid elle ne le quittait plus. Aussi dans le quartier la surnommait-on  Capuche Rouge.


Un jour, sa mère lui dit :

-          - " Mamie est souffrante et je n’ai pas le temps de lui rendre visite avec tout le boulot que j’ai ! Veux-tu lui porter ce pot de soupe et cette bouteille de rosé ?

-          - Avec plaisir maman !

-          - Dépêche-toi et ne traîne pas en route. La nuit tombe tôt à cette saison. Et surtout, ne passe pas par les ruelles, reste sur les grands boulevards et ne parle pas aux inconnus que tu pourrais croiser. Téléphone-moi en arrivant, ça me rassurera."


Capuche Rouge, docile, promit. Elle enfila son beau pull rouge par-dessus son jean, mit la soupe et le vin dans sa besace et sortit. Elle emprunta d’abord la grande avenue. Très vite son regard fut attiré par une jolie vitrine. Elle s’arrêta et rêva à tout ce qu’elle aimerait acheter. Elle s’arrêta à la suivante et à la suivante encore. Les recommandations de sa mère étaient loin. Il y avait tellement de belles choses dans ces magasins.


Bientôt, elle s’aperçut qu’il faisait plus sombre. La nuit approchait. Elle marcha plus vite car sa grand-mère habitait à l’autre bout de la ville. Plus elle marchait, plus le chemin lui semblait long. Il y avait de moins en moins de monde dans les rues. Ils fonçaient tous, tête baissée et ne faisaient pas attention à elle. Comme eux, elle accéléra. Elle était encore fort éloignée de chez sa grand-mère. Aussi l’idée lui vint de prendre un raccourci qu’elle connaissait un peu et qui traversait les quartiers les plus sombres de la vieille ville. « Maman me l’a interdit », se dit-elle. Puis, « mais elle n’en saura rien… » Ni une ni deux, elle tourna dans la première ruelle, allongea le pas, bifurqua encore sur sa gauche, puis sur sa droite. Ici, il faisait encore plus sombre. Soudain, là, devant elle, se dressa une haute silhouette, surgie d’elle ne savait où. Tout vêtu de noir, c’était un homme. Il lui souriait et ses yeux brillaient d’un éclat étrange. Elle trouva qu’il avait vraiment une sacrée classe !


-          -" Hola poupée ! tu sais pas que c’est risqué de chémar par ici ? Y’a des keums qui te f’raient bien ta fête ! Heureusement que je suis là pour te protéger !

-          - Je me suis un peu perdue.  Je vais chez ma mère-grand qui est malade lui porter un pot de soupe et cette bouteille de vin, balbutia Capuche Rouge qui se rappelait soudain les recommandations de sa mère.

-          - T’es dans une impasse minette ; j’te remets sur ta route si tu veux.

-          - C’est que ma mère m’a bien dit de ne suivre personne…

-          - T’inkiet, ta reum, elle comprend que couic, moi je vais t’expliquer le chemin. Elle crèche où ta vieille ? Et comment elle s’appelle ?"


Il la dévorait des yeux. Notre Capuche Rouge était, comme je vous l’ai déjà dit, roulée comme une star de cinéma. Il se disait qu’il en ferait bien son quatre heure mais il faisait froid… on pouvait le surprendre… l’idée avait germé… un petit nid d’amour chez l’ancêtre…

Capuche Rouge avait hâte d’arriver maintenant. Heureusement que le hasard avait mis sur sa route cet homme serviable. Et comme elle se croyait futée, elle lui donna l’adresse de sa grand-mère.

Il lui expliqua donc la route à suivre, c’était compliqué, il fallait tourner à droite, puis à gauche, au bout de cinq cents mètres, elle tomberait sur des escaliers, elle devrait les descendre puis prendre la ruelle droit devant elle, enfin, elle tournerait à gauche une dernière fois. Après, c’était tout droit.


Elle le remercia et reprit sa route. Lui disparut plus rapidement qu’il ne faut pour le dire du côté opposé. Capuche Rouge pressa le pas. Plus le temps passait, plus elle était soucieuse. Sa mère allait s’inquiéter. Elle aurait déjà du lui téléphoner... Les rues étaient désertes à cette heure. Il faisait froid maintenant. Elle frissonnait. Enfin, elle arriva devant chez sa grand-mère. Elle sonna. L’interphone grésilla.

-          - Qui c’est ? dit une drôle de voix

-          - Moi, Capuche Rouge

-          - Je t’ouvre, referme bien la porte derrière toi.

Elle grimpa les escaliers quatre à quatre, fut surprise de trouver la porte entrouverte.

-          -Tu es où, mère-grand ? dit-elle en pénétrant dans l’appartement.

-          - Dans ma chambre, je ne me sens pas très bien. Viens me rejoindre.

-          - J’arrive grand-mère, je t’apporte un pot de soupe et une bouteille de vin que maman a préparé pour toi.

-          - C’est gentil ça, ma fillette. Pose-les dans la cuisine puis viens te coucher près de moi dans le lit, j’ai froid, tu me réchaufferas.


Capuche Rouge obéit mais quelque chose la tracassait. La voix… oui. Mais autre chose encore… La chambre était plongée dans la pénombre.

- N'allume pas la lumière, petite, j'ai bien mal aux yeux. Viens me rejoindre, là, sur mon lit...

-          - Que tu es poilue grand-mère ! dit-elle en lui caressant les joues.

-          - C’est l’âge, mon enfant.

-          - Que tu as de longues jambes grand-mère ! dit-elle en s’allongeant contre elle.

-          - C’est pour encore courir, mon enfant.

-       - Que tu as des bras robustes grand-mère ! dit-elle en posant sa tête contre son épaule.

-          - C’est pour mieux te serrer mon enfant.

Et elle serra Capuche Rouge dans ses bras robustes.

-          - Tu me fais mal grand-mère. Que tu as une drôle de voix !

-          - C’est le rhûme mon enfant.

-          - Peut-être mais que tu as aussi de grandes dents !

-          - C’est pour mieux te croquer mon enfant !


Et le type, car vous l’avez compris, c’était ce type rencontré plus tôt dans la ville qui l’avait précédée et avait revêtu un peignoir de la vieille femme pour ne pas être reconnu, se jeta sur elle et …

Elle  hurla si fort que des voisins arrivèrent en courant, se précipitèrent sur l’individu, arrachèrent la fillette à son étreinte. Celui-ci bondit, courut vers la porte et s’enfuit. On ne le revit plus dans le quartier.


Et la grand-mère ? vous allez me dire. Où elle était la mère-grand ? Et bien, la bonne vieille, entendant tout ce raffut se mit à taper de toutes ses pauvres forces contre la porte du placard pour qu’on vienne la délivrer. L’infâme n’avait eu que le temps de l’y enfermer, pensant lui faire sa fête plus tard, quand il aurait savouré l’enfant. Capuche Rouge ouvrit le placard et se jeta dans les bras de la vieille en sanglotant. 


-          Vois-tu, mon enfant, dit alors celle-ci, il y a des hommes charmants qui dévorent les enfants et d’autres patibulaires qui les protègent. Et vice versa. Et comme on ne sait jamais à qui on a affaire, les fillettes doivent se garder des uns et des autres.


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