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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 20:59

 

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A l'invitation de Catiechris, voici ma participation au défi n° 51.

Les femmes viennent de Vénus, les hommes viennent de Mars.

Ecrire une lettre d'amour en passant par cinq étapes: la colère, la tristesse, l'inquiétude, les regrets, l'amour.

Petite précision indispensable: cette lettre n'est adressée à personne. Pure fiction pour les besoins du défi.


Allô Mars ? Ici Vénus !

Tu m'entends ?

Oui?

Et bien, une fois n'est coutume !

Je t'écris puisqu'il n'y a pas moyen de parler ensemble. Tu n'écoutes rien. Tu n'as jamais le temps. Et quand par hasard, tu écoutes, tu ne comprends rien de rien ! Ce n'est pourtant pas compliqué tout de même! Que l'on habite Mars ou Vénus, le langage est le même lorsqu'il vient du coeur !

Hier soir, par exemple, avant cette chevauchée inter-galactique à laquelle nous étions conviés, je t'ai demandé ce que tu pensais de ma combinaison de lune... Tu n'avais même pas remarqué que c'était une nouvelle combinaison ! Ce " très bien " marmonné d'un air distrait, en levant à peine les yeux de ton écran de contrôle, ça veut dire quoi, hein ? Rien, voilà, ça ne veut rien dire. Tu m'as à peine regardée. Cette combinaison est très bien; moi je suis moche, mon troisième oeil se referme, j'ai des rides autour des antennes. Je vieillis. Voilà la vérité !

Tu n'as d'yeux que pour les jeunes amazones de chez moi qui pratiquent le freestyle sur la voie lactée...Et quand je t'en ai fait la remarque, tu te rappelles ce que tu as dit ? " Tu ne vas pas commencer à faire une histoire !"

Il y a quelques années, tu m'aurais prise dans tes bras, tu aurais cliqueté, tu aurais clignoté et j'aurais su que tu n'aimais que moi. Tes bip... bip... bzzzzzzzzz m'auraient consolée, j'en aurais rosi de bonheur. Mais hier soir, rien de tout cela...

C'est comme quand tu reviens d'une mission sur une autre planète. Tu arrives, tu poses tes affaires n'importe où dès l'entrée. Tu te prends pour le Petit Poucet ou quoi ? Tu as peur de ne pas retrouver le chemin de la sortie ? Ce n'est pourtant pas difficile de ranger chaque chose à sa place ! Comme un Vénusien ! Tes lasers traînent de tous côtés, ta combinaison de vol s'étale sur le sol...

C'est à peine si tu effleures mes antennes d'un chaste baiser avant d'allumer ta console interstellaire.

Ah, ça ! Les nouvelles du monde tu t'en préoccupes ! Mais les nouvelles de notre monde à nous, alors là, ça ne te concerne pas. Notre fils n'est pas capable de diriger correctement son vaisseau. Maître Astrokwik est furieux. Je ne sais que lui dire. Il faut que tu lui parles. Quant à notre charmante fille, elle est plus préoccupée par le tombé de sa combinaison et le frisottis de ses antennes que par l'apprentissage du calcul de trajectoire. Je te le dis, tout ça va mal finir, un jour elle se perdra et tournera inlassablement aux confins de notre univers. Tu dois faire quelque chose. Hier encore ma mère me disait: " Tu as épousé un étranger et voilà ce qui arrive ! Nous t'avions bien prévenue, les Martiens ne pensent qu'à la conquête du monde... "

Alors, je te préviens, il va falloir que tu daignes toucher terre, si j'ose dire... Je ne vais pas supporter ça longtemps.

 Rappelle-toi la promesse que nous nous étions faite: jamais nous ne ferions comme les Terriens qui, ne connaissant pas l'amour éternel, se séparent pour un oui ou un non.

Où est le temps des vertigineux vols autour de Vénus, des acrobaties spatiales, des incursions vers Mars ? Redeviens celui que tu étais, le Martien qui m'a séduite en cliquetant de rire plus fort qu'aucun Vénusien ne l'avait jamais fait. 

As-tu rencontré une femelle d'une autre planète au cours d'une mission pour faire si peu attention à moi ? Peut-être que je ne te plais plus... Souhaites-tu rompre notre engagement ? Mars te manque peut-être ? Nous pourrions y passer les vacances d'équinoxe si tu le souhaites.

Si tu savais, mon étranger chéri comme j'ai besoin de ta présence, de tes grésillements, de tes étincelles... Il me semble que si tu n'étais plus là, je serais comme amputée , j'en mourrais de chagrin. Je t'aime comme au premier jour. Avec le même émerveillement. Je t'observe parfois à la dérobé, une vague de tendresse me submerge alors et je chavire. Mon beau Martien...  Je ne veux que te plaire et t'aimer. Intensément. Cette combinaison de lune, celle d'hier soir, c'était dans ce but que je l'avais achetée. Pour que tu me trouves belle, toi que je trouve beau. Alors, mon amour, s'il te plaît, prends-moi les antennes et faisons ce bout de chemin, entre Mars et Vénus. Il est ardu, je le sais, mais faisons-le ensemble, il nous sera plus doux. Je t'aime.

 

Ta Vénusienne.


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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 04:30

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La petite tzigane hésite, les autres, là-bas, vont bientôt manger, la chercher... elle tourne le regard en direction des roulottes mais, c'est cette nuit, la nuit de la Saint-Jean... Savoir de quoi demain sera fait, prédire l'avenir, devenir riche... l'envie la presse, la crainte soudain... Elle hésite encore et encore puis...

Elle ira, c'est décidé.

Alors, elle avance dans la direction indiquée par la vieille femme, avance sans plus hésiter, tout droit. Les arbres se serrent, les buissons s'épaississent, le sentier rétrécit. Kéja marche d'un pas décidé, court presque. Les branches accrochent sa robe au passage. Elle se dégage vivement, avance encore, tout droit. Soudain, un serpent à l'énorme gueule se dresse au milieu du petit sentier, tête dressée, prêt à bondir. Kéja frissonne, mais ne détourne pas le regard. Elle fixe le serpent et se faufile entre la haie touffue des arbustes et l'animal. Celui-ci disparaît en sifflant sans attaquer la fillette.

Elle accélère. Le sentier est si étroit que les branches égratignent ses bras nus jusqu'au sang. Elle continue sa course sans prêter attention aux épines qui déchirent sa pauvre robe. Ce n'est plus dans la mousse que s'enfoncent ses pieds nus. Les pierres aiguës l'ont remplacée depuis longtemps mais Kéja court maintenant, insensible à la douleur. Tout droit, toujours tout droit... La nuit est de plus en plus sombre. La forêt dissimule les étoiles qui pourraient la guider. Elle court, Kéja, elle court, n'entend même plus son coeur qui bat la chamade et s'emballe ! Elle suit ce chemin montré par la vieille femme, ne pense qu'à la fleur de fougère, échappe peut-être à son destin et court, court...


Et voilà qu'un château fabuleux se profile, brillant des mille feux d'une fête aux chandelles. Il est plus somptueux que tout ce qu'elle avait imaginé ! Une musique plus gaie qu'un violon tzigane qui chante, plus triste aussi qu'un violon tzigane qui pleure parvient à ses oreilles. Elle aperçoit des hommes et des femmes richement vêtus qui dansent et tourbillonnent. Instinctivement elle ralentit le pas, hume le fumet délicieux des viandes grillées qui s'échappe des fenêtres du rez-de-chaussée. Ne t'arrête pas petite tzigane, ne t'arrête pas ! La voix de la sombre grand-mère résonne dans sa mémoire. Tout droit, tout droit... ne t'arrête pas ! Elle reprend sa course, pleine de regrets mais laisse le château derrière elle.


Le bruit d'une cavalcade s'approche, un beau et jeune cavalier monté sur un fier coursier noir approche. Elle court, Kéja, elle court ! Il est de plus en plus proche, sa main tient un bouquet de roses. "C'est pour toi !" crie-t-il.

Kéja est tentée de s'arrêter, de répondre, il semble si aimable et si joyeux ! Ne t'arrête pas, Kéja, le coeur d'une tzigane n'est pas fait pour un étranger aussi beau soit-il ! Cours, cours, tout droit, toujours tout droit! Le cavalier disparaît. Kéja avance encore, elle tend l'oreille, croit entendre... mais oui ! c'est bien une cloche... une église... elle compte les coups... dix... onze... douze...

 


Soudain devant elle, apparaît une fleur magnifique, la fleur de fougère. Elle scintille comme un diamant aux mille facettes, elle est délicate, parfumée.... Elle ne ressemble à aucune autre, et renvoie les reflets de la lune enfin dégagée. Kéja tend la main, va la cueillir, l'effleure...


Elle arrête son geste, la main comme suspendue dans les airs...

Qu'allais-tu faire ? se dit-elle. Es-tu folle, Kéja ? A quelle vie te préparais-tu ? La richesse, les beaux atours, les bijoux ? A quoi bon ? Connaître l'avenir ? Savoir à l'avance de quoi demain sera fait ? Ne plus avoir le bonheur d'espérer ? Ne plus connaître le désir, l'inquiétude, l'impatience ? Ne plus avoir la joie de la surprise ? Rien de nouveau à découvrir ? Laisse là cette fleur de fougère, Kéja !

Qu'importent la faim, le froid, les incertitudes du moment qui vient, l'orage, la pluie, le vent ! Qu'importent les pieds nus, les robes trouées, les cailloux du chemin et les épines des arbres !


Alors Kéja rebrousse chemin en riant, vers les roulottes, sans cueillir la fleur de fougère.

 

 

vacances2006 093

 


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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 00:40

Rz PLANT008

Ce soir, j'ai envie de publier à nouveau ce conte pour le partager avec les amateurs de la Coquille. N'hésitez pas à éteindre le lecteur de musique, tout en bas de l'article pour profiter plus pleinement de la lecture.

C'est un conte tzigane. Il nous vient de Poldavie (Pologne actuelle). Je l'ai découvert dans "Mille ans de contes  tziganes" et c'est le premier conte que j'ai travaillé.

C'est aussi le premier que j'ai osé conter en public, à mes copains de l'association. Et pour une ancienne grande timide, ce n'était pas rien !

  

Pourquoi ce conte ?

Tout d'abord, il y a parmi les élèves de l'école dont je suis directrice pas mal d'enfants gitans sédentarisés dans un camp situé à proximité. Nous accueillons aussi des enfants de forains en mai, juin et septembre. Nous avons avec leurs familles d'excellentes relations.  J'ai beaucoup parlé avec des mamans et je commence à connaître des éléments de leur culture.

Enfin, nous sommes allés voir, il y a deux ans le Cirque Romanès, dont tous les artistes sont merveilleux de joie de vivre. Là encore, j'ai eu l'occasion de discuter avec Alexandre, le patriarche fondateur. Pour lui, les difficultés des gitans sédentarisés viennent de la perte de leur culture, d'un désir de se fondre dans la masse, de se faire oublier... sans y parvenir.

J'ai alors cherché un moyen de les réconcilier avec leurs racines, j'ai trouvé les contes. Celui-ci m'a réellement choisie ! Sans doute parce que je suis profondément éprise de liberté.

Les hommes disent que la fleur de fougère n'existe pas. Mais les hommes disent tant de choses !

Place à l'histoire !

 

Ce soir-là, les roulottes se sont arrêtées à la lisière de la forêt. La soupe d'orties et de viande cuit dans le chaudron. Les femmes préparent le reste du repas. Les hommes se sont resserrés autour du feu qu'ils ont allumé : certains jouent aux dés, un autre fait chanter son violon... Les chevaux, détachés, s'ébrouent et l'on entend vibrer leurs longues lèvres. Les enfants accroupis sur le sol jouent tout en chuchotant, sensibles au silence environnant. La nuit est sombre mais paisible.

Kéja, la petite tzigane, se tient un peu à l'écart, elle écoute la vie nocturne qui s'éveille. Elle est bien, détendue. Tout est si calme ! Elle regarde vers la forêt et soudain se sent irrésistiblement attirée par elle. Elle hésite mais bientôt, n'y tenant plus, elle s'engage sur le sentier qui zigzague vers les arbres touffus. Personne ne fait attention à elle. Ses pieds nus s'enfoncent dans la mousse. L'obscurité s'épaissit car les arbres forment comme une voûte au-dessus de sa tête. Kéjà avance sans crainte. Une chouette pousse un cri. Kéja ne tremble pas, elle avance encore. Le sentier se rétrécit, Kéja avance toujours... Elle pénètre de plus en plus profondément dans la forêt, sans peur... Tout à coup, une clairière apparaît au détour du sentier. Kéja distingue une silhouette sombre sous un énorme chêne, au beau milieu de la clairière. Elle ne tremble pas, s'avance encore un peu. C'est une vieille femme qui est là.

- Vous avez besoin de quelque chose, grand-mère? demande la petite tzigane.

La femme tourne alors la tête et Kéja découvre deux yeux noirs au regard perçant au milieu d'un visage blafard. La bouche est mince, les lèvres décolorées. La femme la fixe un long moment avant de répondre:

-Je n'ai besoin de rien.

Kéja mal à l'aise voudrait s'en aller, rebrousser chemin mais la vieille femme ajoute:

- Tu es bonne, petite tzigane, et généreuse... Laisse moi te révéler un secret, celui de la fleur de fougère qui ne fleurit qu'une fois, la nuit de la Saint-Jean, lorsque les cloches des églises égrainent les douze coups de minuit.

- la fleur de fougère... balbutie Kéja.

- Celui qui la cueille obtient la richesse mais aussi le pouvoir de deviner l'avenir, le sien et celui de tous les autres. Si tu le souhaites, bientôt, tu pourras jeter ta vieille robe trouée. Tu seras riche. Tu pourras te vêtir de vêtements de soie et te couvrir d'or et de pierreries. Ecoute...

Tu avanceras tout droit, par-là.... et la main décharnée indique un chemin, toujours tout droit. Bientôt, un serpent se dressera sur ta route, ne détourne pas le regard, avance toujours, il ne te fera rien.

- un serpent !

- Tout droit, toujours tout droit ! Alors, tu apercevras un château magnifique. Des cuisines te parviendront des odeurs alléchantes de viandes grillées et de pâtisseries. Par les fenêtres ouvertes des salons, tu entendras une musique envoûtante et les bruits d'une fête.  Ne n'arrête pas ! Marche tout droit, toujours tout droit !

- un château ! une fête !

- Tu entendras les sabots d'un cheval, un jeune et beau cavalier t'interpellera, ne tourne pas la tête, ne le regarde pas...

- un cavalier !

- Avance encore, toujours tout droit... Lorsque, tu entendras la cloche d'une église sonner les douze coups de minuit, tu découvriras devant toi la fleur de fougère.

- la fleur de fougère !

- Cueille-la et emporte-la. Tu seras alors riche, très riche ! Et capable de connaître l'avenir...

La petite tzigane voudrait demander des précisions, des explications... elle hésite... regarde dans la direction indiquée par la vieille femme puis tourne à nouveau la tête vers le chêne. Celle-ci a disparu.

      

                                        hyères 041

Je vous raconterai la suite... demain ...


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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 12:21

Après la concision des haïkus, une réflexion sur la place de la femme, telle que je la vois, en France en 2011. Et une invitation au débat.

 

Née au milieu du siècle dernier ( oh! que ça fait vieux! je le sais, je fais exprès! ) j'ai connu l'époque où les filles avaient moins de possibilités que les garçons. A eux les autorisations de sorties, à elles les conseils de prudence et le toit protecteur de la maison familiale. A eux les maths, à elles la couture ou, à la rigueur, la littérature. Ils avaient des mobylettes, elles risquaient l'accident. Ils avaient des amoureuses, normal, les hormones les travaillent, on les gardait vierges pour un mari à venir. Lorsqu'ils disait des gros mots, le mâle parlait en eux, si cela nous arrivait nous étions vulgaires. je pourrais continuer cette liste à l'infini.

Nos mères votaient depuis peu d'années (1944) , elles n'avaient pas le droit d'ouvrir un compte en banque ni un commerce sans l'autorisation de leur mari. Le père était pour la loi le seul chef de famille dans les couples mariés.

Les femmes qui, " les pauvres ", n'avaient pas trouvé de mari étaient à plaindre, trop moches, trop bêtes... à moins que ce ne soit des moins que rien qui " avaient fêté Pâques avant les Rameaux " et qui, pour leur punition, avaient récolté un marmot qu'elles élevaient avec honte. Et c'était bien fait pour elles.

Bien sûr, elles bricolaient comme elles le pouvaient pour ne pas être enceintes, ça ratait souvent, mais la contraception était hors la loi et l'avortement "crime contre l'Etat".

 

C'était le temps d'avant. Celui que parfois, on regrette en l'appelant le "bon temps".

 

J'ai eu de la chance. Dans cette France-là, mes parents ont exigé que je fasse des études car " c'est le seul moyen d'être indépendante " disaient-ils en coeur. On m'a parlé de vie sexuelle alors que certaines de mes copines croyaient dur comme fer que les cigognes étaient généreuses. Il a fallu, c'était obligatoire, que je passe le permis de conduire, "clé de la liberté ". Je n'y tenais guère, j'étais morte de trouille mais je n'ai pas eu le choix. Et c'est tant mieux. Je le sais aujourd'hui. Les femmes de ma famille militaient à leurs façons pour l'égalité entre les sexes. Mon grand-père préparait la soupe, mon père savait coudre, lavait la vaisselle parfois, cuisinait aussi d'autres fois. La maison reposait pourtant sur leurs épaules à elles. Elles n'étaient ni amazones ni soumises. Ils n'étaient pas des tyrans domestiques. La démocratie régnait chez nous. Je n'ai jamais eu envie d'être un garçon. Je trouvais que ça ne devait pas toujours être marrant toute cette violence que je sentais dans leurs rapports. Je les trouvais fanfarons, j'étais plutôt discrète. Bref, j'étais bien à ma place de fille.

Je n'avais pas le droit de sortir, je me débrouillais pour sécher les cours (je sais c'est moche...) et faire ce qui me plaisait. J'ai eu des amoureux et les rendez-vous secrets, c'est vraiment plus excitant finalement. J'ai eu la chance de choisir mes études et si je n'ai pas choisi la voie royale des maths, le sexisme n'y est pour rien. Je voulais faire des études littéraires, apprendre les langues et me fichais complètement des équations!

  Lorsque j'allais chez la plupart des copains, j'étais surprise de voir les pères régner sous leur toit. Je découvrais que certaines femmes ne sortaient pas sans leur mari. Ça leur était interdit sous peine de drame. Certains interdisaient qu'elles travaillent. Et elles obéissaient! Je découvrais ce qu'était vraiment la place des femmes. Alors, j'ai commencé à militer pour l'égalité entre les sexes.

 Et puis j'ai  grandi.

La contraception est arrivée, le droit à l'avortement aussi. Les femmes ont été de plus en plus nombreuses à travailler. Le monde a changé. Je devrais m'en réjouir. Pas vraiment. Je me suis battue pour l'émancipation de la femme. Naïve, j'ai cru qu'il était possible d'être une bonne mère, une bonne épouse, une femme accomplie et une professionnelle de choc. Je m'y suis employée. J'ai essayé de faire mon travail de mon mieux, avec coeur, sans compter mes heures, jamais. J'ai été une maman disponible, j'ai joué avec mes enfants, parlé avec eux, suivi leurs études, fait le taxi vers le collège, le sport, le théâtre, les copains... J'assistais aux réunions avec les institutrices puis les professeurs. J'ai secondé de mon mieux l'homme, l'encourageant dans ses tentatives diverses, le libérant des contraintes ménagères, moi qui, comme toutes les enseignantes, étais TOUJOURS en vacances, j'avais le temps... La maison était propre, le linge lavé et repassé, le frigo rempli, les repas variés et plutôt bons. Nous faisions des promenades en famille. Je trouvais le temps de me pomponner en plus et de rester féminine. Comme l'homme était capable de passer au supermarché de temps à autre, de laver une vaisselle et de faire deux couettes à petite dernière (tout à fait assymétriques les couettes, il est vrai), je me croyais une femme libre. Cela me réjouissait.

Et bien, je vais vous dire ce que j'en pense aujourd'hui: la libération de la femme c'est du pipeau !

Pendant toutes ces années, j'ai eu un compte en banque, un boulot, une famille, mais jamais je n'ai eu une minute à moi, sinon la nuit parce que je suis une petite dormeuse ! Je me pensais heureuse même si je n'avais plus le temps d'écrire, de me faire des amis ou de ne rien faire tout simplement. Il a fallu que je devienne grand-mère célibataire pour avoir enfin le temps de me faire plaisir ! Vous trouvez ça normal vous ? Et je sais que mon histoire est celle de la plupart des femmes du monde occidental. Je ne regrette pas mes choix. Je voulais une famille à chérir, j'ai aimé mon travail. Et si je me suis oubliée, ce n'est la faute de personne, juste de mentalité, de coutumes et d'environnement... Je ne regrette pas d'être née femme. J'ai eu ce bonheur indicible de donner la vie et pour cette raison  je n'aurais pas aimé être homme. Pourtant, bien du chemin reste à faire pour que nous ayions les mêmes chances d'épanouisement. La libération de la femme au bout du compte, c'est deux fois plus de travail pour nous.

Nous avons cru nous libérer, nous nous sommes créé des chaînes supplémentaires.

Je ne prône pas le retour en arrière, surtout pas! Mais il est temps de s'arrêter et de réfléchir à la façon de continuer ce chemin. Pour que nos filles aient le temps de penser à elles. Il n'est pas normal de devoir choisir entre carrière et famille, entre ceux qu'on aime et soi-même. Il n'est pas possible de tenir tous les rôles sans y laisser des plumes. 

La Journée de la femme a cent ans!

 Je n'ai pas abordé le sujet des femmes battus, violées, excisées, exploitées, vendues.... volontairement. Je voulais simplement dire que nous sommes loin du compte sous nos latitudes, peut-être aussi par notre faute. Le débat est ouvert...


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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 08:00

Il m'en aura fallu du temps pour l'écrire ce billet ! Quel challenge proposé là par Lilie Norlane à la barre de la Coquille ! Ecrire des haïkus ! Exercice tout nouveau. Je me suis penchée sur ceux des autres et je me suis lancée...

Mais est-ce bien des haïkus que je vous propose ? J'attends les commentaires avec impatience ! 

Le thème des femmes était par contre plus facile. J'ai survolé la petite fille, l'amante, la mère et la grand-mère.

Et je profite de ce jour proche de la Journée des femmes et de la Fête des Grands-mères pour saluer tous les membres de la Coquille qui en sont !

Comme je ne suis pas sectaire, je salue également les hommes !

 

Billet corrigé après les conseils de Brunô, de M'annette et Lilie Norlane.

Merci à eux !

 

 Petite fille     



 

Noire est la nuit ici.

Une berceuse fredonnée,

La poupée est rassurée.

 

 

  Le beau temps de rire

  En plein milieu de l'été

  Voici l'amitié.

 

 

Face à l'océan

Croire en ses rêves d'enfant

Un monde charmant.


L'amante

 

Soupir et désir

Dénudée, le corps offert,

Elle aime à mourir.


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Plus de tremblements,

Son homme est là conquérant

Solide et puissant.

 

  Patience et douceur

  Adorable elle s'avance

  Baiser sur tes lèvres.

 

 

 

La mère

 

 

Potelé, les bras tendus,

L'enfant l'appelait.

Mère émerveillée.

 

 

 

Instinct, don de soi,

Apaise la peur battant

 Le coeur de l'enfant.


Les genoux cagneux

Et le rire au bord des yeux

Les beaux jours heureux.

 

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joie de vivre !

La grand mère

 

  Déçue bien souvent

  Colère contre le temps

  Depuis bien longtemps.


repas-juillet05-026.jpg     arrière-grand-mère et petit-fils, lecture

 

Voici bienvenus

les temps d'avoir le temps

De rêver souvent.

clementine-023.jpggrand-mère et petit-fils "calins "

Petits-fils aimés

Ecoutez votre Mémette

Devenez poètes !


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La peau fatiguée

Le coeur souvent lacéré

Envie d'espérer.

 

 

 

 

 


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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 13:52

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Biarritz, Chambre d'Amour, bains de l'après-midi, veillées par Georgette serviette à la main

 

Je ne pourrai pas illustrer ce billet de photos de celle qui fut mon idole pendant tant d'années. Je n'ai pas de scanner à la maison et celle que j'ai tant aimée nous a quittés avant le règne des appareils numériques. Je ne possède d'elle que des clichés argentiques.

 

J'ai écrit, il y a quelques années une "biographie imaginaire", racontant la vie de ma grand-mère à partir de ce que je savais, brodant pour combler les trous, y ajoutant des souvenirs personnels ...  C'était un cadeau destiné à son fils, mon père,  pour la fête des pères. Il l'a beaucoup aimée, du moins je sais qu'il a été touché. Nous n'en avons jamais parlé ensuite, c'est un homme trop pudique. Je n'ai jamais cherché à éditer ce texte. Il est trop personnel et une partie des personnages vit encore. Pourtant en ce jour de la Fête des Grands-mères, je vous en donne un extrait.

 

[ ... ] Les jours de mauvais temps, j'allais au cinéma. Jamais au hasard. L'un ou l'autre me conseillait: Bunuel, Fellini, Tati, et les autres. Là, encore, ce sont eux qui m'ont initiée. Depuis, j'ai connu d'autres cinéastes fabuleux, mais mes grands-parents ont ouvert le chemin pour moi.

Image: ma grand-mère, mince et déjà ridée et les cheveux blanchis. Nous sommes en 70, elle a soixante-cinq ans. Elle me parle du film More des Pink Floyd. Il a fait scandale. Les quadragénaires frémissaient. Cette jeunesse paresseuse, immorale, qui se droguait et couchait ! Je n'avais pas vu le film. Elle oui.

" Tu comprends, me dit-elle, pour essayer de comprendre ce qui se passe dans la tête des jeunes. Le monde a tant changé depuis la mienne de jeunesse ! Il ne faut jamais juger, on n'en a pas le droit. Il faut essayer de comprendre..."

Voilà comment elle était, comprendre, ne pas juger.

En ces années, elle coud pour moi de longues jupes. Epoque baba cool.

" J'ai l'impression de te faire un déguisement ! Tu n'as pas besoin de ça pour contester !"

Les cheveux longs, les jeans, les chemises à fleurs, le coeur bleu que je dessine sur mon front (interdit chez  mes parents) elle accepte, même si ça la choque sans doute. " Faites l'amour, pas la guerre ", tout ça est, dans le fond si ce n'est dans la forme, assez proche de ce dont elle a rêvé. Pourtant, il lui semble superflu d'afficher ce que l'on est.

" Sois toi-même, et conduis-toi du mieux que tu peux ", me dit-elle.

Conduis-toi du mieux que tu peux... et voilà apprise une autre leçon de vie.


Conduis-toi du mieux que tu peux, apprends, construis-toi, respecte et aime. Cherche à comprendre les évènements et les gens. Enrichis-toi de toute la beauté du monde: ses paysages, ses habitants, ses musiques, ses livres, ses peintres, son cinéma, ses plantes et ses animaux. Sois habile de tes mains, sache t'en servir pour coudre, broder, tricoter, dessiner, cuisiner, bricoler... Cherche toujours à t'améliorer, ne recule pas devant l'effort et le travail. Sois curieuse et ouverte. Sois humble. Ne crois pas valoir plus que les autres. Tous ont quelque chose à t'apprendre mais ne perds pas de vue non plus ta propre valeur. Toi aussi, tu as quelque chose à leur apprendre. Et surtout, sois indulgente, ne juge pas.

Voilà ce qu'elle m'apprit entre quinze et dix-huit ans.

 

A cette époque je ne vais plus à la plage en famille. Mon grand-père possède un antique Solex et il me le prête. Je rejoins chaque jour une bande de copains. Seule obligation: être à l'heure à la maison pour les repas. J'ai droit à un battement d'une demi-heure.  Je m'insurge. Pourquoi ? Simplement par respect pour eux qui mangent à cette heure-là. La liberté, c'est respecter les autres et se respecter soi-même.

Expliquée comme çà, la contrainte était tellement plus facile à accepter !

 

Mes parents, bien sûr, auraient pu me transmettre les mêmes valeurs. Mais à cet âge-là, les relations parents-enfant prennent souvent des allures de rapport de force. Avec eux, c'était opposition systématique ! J'avais toujours l'impression qu'ils me faisaient la morale... Ma grand-mère savait suggérer et convaincre sans heurt. J'ai eu beaucoup de chance !

 

Cette " maîtresse " , on ne dit pas encore " professeur des écoles " devint pour moi un maître. Ce n'était sûrement pas son but ! Par pudeur, je ne lui en ai rien dit. Et puis, je savais qu'elle refuserait ce rôle... J'avais compris le message lancé du temps de mon adolescence: garder son libre arbitre, rester critique, n'appartenir à aucun clan, aucun parti... N'empêche que je t'ai tant admirée !

 

[ ... ]  La femme que je suis puise en toi ses origines. Mes parents, mes professeurs, mes amis, la vie elle-même m'ont pétrie. Toi, tu as été le levain.

Le temps est loin de mes quinze ans et j'ai encore tant de chemin à faire !


Depuis quelques temps, Georgette, la petite paysanne avide de connaissances et désireuse de les partager, soucieuse du malheur des autres et cherchant à l'apaiser, cette petite Georgette-là, me rejoint parfois, plus souvent qu'avant. Alors, je pense à toi, à tes yeux éteints, à tes cheveux blancs, à ton corps si fragile qu'on n'osait trop l'étreindre et je me dis qu'il est temps de lui rendre hommage ...

 


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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 13:24

 

 

 

Lylye nous propose pour cette jolie communauté toute nouvelle, d'écrire un poème à partir de l'oeuvre d'Auguste Rodin " Le penseur ".

J'ai imaginé que ce grand artiste à la vie professionnelle partagée entre reconnaissance et critiques terribles et qui vécut également une vie sentimentale mouvementée se penchait sur sa vie pour en faire le bilan.

Evidemment le sien, si un jour il l'a fait,  a sans doute été tout autre ! Quoique ...

 


Le penseur

 

Assis sur mon rocher,

Seul et triste,

je contemple ma vie.

Au bout de l'existence

le menton sur la main

je pense.

 

De ce long temps,

qu'ai-je fait mes amis?

Une oeuvre, décriée

et puis portée aux nues,

des moules oubliés,

de bien belles statues,

Honoré de Balzac, refusé,

avant d'être admiré,

du plâtre et du bronze

longuement travaillés.

Mes mains créaient la vie,

Combien je les aimais !

De ce long temps

qu'ai-je fait mes amis?

 

Ma muse, mon amie,

ma Camille chérie,

abandonnée, niée,

criant dans sa folie.

Et Rose, ma si douce,

dont je fis mon épouse.

Tant d'amour de l'une

également de l'autre !

Et moi qui aimais l'une

sans pouvoir quitter l'autre,

voletais sans choisir

de patience à désir.

De ce long temps

qu'ai-je fait mes amis?

 

Le fils que Rose me donna

Jamais mon nom ne portera

et celui que Camille voulut,

avant même d'être né, disparut.

Voilà que j'ai envie,

au soir de cette vie,

d'un fils qui me chérit

et prolonge ma vie.

Je n'ai que des statues,

elles respirent la vie

d'après ce que l'on dit

Mais tout cela me tue.

De ce long temps

qu'ai-je fait mes amis?

 

Assis sur mon rocher,

seul et triste,

je contemple ma vie.

Au bout de l'existence,

le menton sur la main,

je pense.

 

 


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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 21:45

 

 

En vacances pendant quelques jours, je n'ai pas eu accès à Internet et j'avais oublié de programmer mon article. Alors je vous présente mes excuses pour le retard avec lequel je participe à la Poésie du jeudi.

Lilie Norlane à la barre de la Coquille a choisi le thème des femmes.              

Je souhaite partager avec vous le poème d'une femme et non un poème sur les femmes.  

            .

 

images-sand.jpg

 

À Aurore


La nature est tout ce qu'on voit,
Tout ce qu'on veut, tout ce qu'on aime.
Tout ce qu'on sait, tout ce qu'on croit,
Tout ce que l'on sent en soi-même.
Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l'aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu'on la respecte en soi-même.
Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t'aime.
La vérité c'est ce qu'on croit
En la nature c'est toi-même.


George Sand (1804-1876)

 

sand.gif

 

Pourquoi j'ai choisi George Sand ?

 

Depuis que j'ai lu avec un grand plaisir " La mare au diable " à l'âge de dix ans, je suis intriguée par cet écrivain au prénom masculin.


En cherchant des renseignements sur sa vie, j'ai découvert une femme courageuse qui affirmait ses convictions en plein XIX° siècle.


Elle fit scandale à ses début par ses romans engagés pour "la réhabilitation de la femme" comme elle le formulait. Elle s'habillait en homme pour pouvoir se rendre aux mêmes endroits qu'eux traditionnellement interdits aux femmes cependant elle n'était pas la seule. 

Elle savait séduire et eut de nombreux amants mais elle refusait l'idéal féminin imposé par les hommes de son époque.

 

 D'autres femmes choisirent également des pseudonymes masculins pour être publiées. To utefois, seule, George Sand était classée parmi les auteurs au même titre que Balzac et Hugo et non parmi " les femmes auteurs". Les critiques parlaient d'elle au masculin.


Elle possédait une liberté d'esprit et de moeurs étonnantes.

Elle rejetait le mariage, source du maintien de la femme dans une " condition d'éternelle minorité " .

Elle milita également contre la royauté et s'engagea pour la victoire de la République. Elle soutint la révolte sociale en faveur des pauvres et des ouvriers.

Elle m'apparaît comme une pionnière.

 

Je pourrais faire mienne cette phrase extraite d'une lettre adressée à sa mère en 1831 :


"Pour moi ma chère maman, la liberté de penser et d'agir est le premier des biens."


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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 12:57

Depuis quelques jours, j'écris sur la vie, la naissance, l'amour, le bonheur...

Tous ces sentiments qui font que l'on se sent Homme dans l'univers. Pourtant, je suis rattrapée par ma conscience. Ce que j'éprouve le plus, c'est la honte.

Depuis mon adolescence et l'éveil de ma conscience politique, il m'aura été donné de vivre via les médias, les souffrances des autres peuples partout dans le monde et sous tous les régimes.

Je pense à ce jour où interrogée par mes petits-enfants, contrairement aux grands-parents des années cinquante, je ne pourrai pas dire: je ne savais pas.

Puissent-ils me pardonner !

 

4Kadhafi.jpg

 

10 décembre 2007


Journée Internationale des droits de l'homme. Le Colonel Kadhafi reçu en grande pompe à Paris. Tapis rouge, bateau-mouche, ponts sur la Seine fermés. Tente de bédouin dans la cour de Marigny.

 

" Normaliser les relations" , disait Patrick Ollier dont je viens de visionner l'interview accordée à Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, " assurer la paix en Méditerranée ", " Kadhafi est un homme qui a changé ".... tout serait à citer !

 

Je me souviens, il y avait eu des manifestations d'indignation et d'opposition à cette visite. Nous disions droits de l'homme, on nous répondait contrats signés.

61% des Français étaient opposés à cette visite... Nous n'avons rien exigé.

 

Et toi, peuple Libyen, qui s'en préoccupait ?

 

26 février 2011

 

 Kadhafi, fou sanguinaire et mégalomane, a promis une " boucherie " pareille à celle de Tatianmen ou Fallouja.

Indignation partout en Occident, un peu molle me semble-t-il. L'oeil sur l'oléoduc qui alimente l'Europe, sur la bourse, sur le prix du baril.

Tapez "images de la révolte en Libye " en recherche Google, vous verrez apparaître les images de la bourse. La répression, cherchez-la... Je n'en ai pas trouvé une convenable pour illustrer mon article !

Nous avons des informations, morts, blessés, avions, bombardements, viols, pillages... elles sont parcellaires. Les faits vont plus vite que les infos. Villes prises, nombre de morts, répression... nous vivons tout cela en décalé. Leur peur, leur souffrance, nous la devinons sans la connaître, puisque nous ne la vivons pas dans notre chair.

Elle leur appartient et il faudrait la dire. Ils ont autre chose à faire. Et même dite, saurions-nous ce qu'elle est, nous qui avons le temps de nous préoccuper du temps qu'il fait ? En ces jours, ils occupent mes pensées, en boucle un peu obsessionnelle. 

 

Je ne suis pas économiste, je ne sais pas diriger un pays. Juste deux sentiments m'étreignent, violents et impérieux.

 

D'abord le dégoût, face à tous les compromis, à toutes les courbettes et à tous les sourires du passé. Dégoût aussi de l'attitude actuelle, on condamne et laisse faire, comme d'habitude. Attentisme. S'il y a des armes russes qui tirent sur les manifestants, ne jamais oublier que certaines sont françaises et que nous les avons vendues.

Dégoût face à la lâcheté, à la veulerie, à l'hypocrisie. Si fort que, physiquement, au sens propre, j'ai la nausée.

 

L'autre sentiment, c'est l'admiration et le respect pour ces gens prêts à mourir pour conquérir la liberté. Nous avons oublié la valeur de cette notion, noyés dans le confort et la sécurité. Ils meurent pour elle, nous la bradons.

 

Ce qu'il adviendra de ces peuples qui se battent, je l'ignore. Il restera dans l'histoire la trace de leur détermination et de leur courage.

 

Je voulais saluer le peuple de Libye mais aussi ceux du Yemen, de Bahrein, d'Iran, d'Irak, de Jordanie, de Tunisie, d'Algérie, d'Egypte, du Maroc, de Chine ... tous ceux qui animés d'un espoir nouveau suivront leur exemple,  tous ces hommes et ces femmes qui se battent contre des régimes autoritaires au risque d'y laisser leur peau.

 

Ce qu'il en adviendra, les conséquences pour eux et pour nous, pour nos sociétés, pour nos valeurs, n'est pas le propos pour l'instant.

Ne leur faisons pas l'injure de douter.


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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 19:45

 

 

Il suffit d'écrire un article sur votre blog et d'envoyer le lien de votre article à l'adresse suivante: blogueurs@restosducoeur.org


Un article publié = 10 repas offerts


Il y a 25 ans quand Coluche lançait les Restos du Coeur qui aurait cru qu'ils existeraient encore en 2011 ?

Les bénéficiaires sont de plus en plus nombreux chaque année, des gens de tous âges, de toutes catégories, de plus en plus de femmes seules avec enfants, de petits retraités, de jeunes. Des chômeurs mais aussi des travailleurs précaires ou à petit salaire, une fois le loyer payé, il ne leur reste pas grand chose pour manger...


Inadmissible dans un pays qui se dit moderne et développé !

Inadmissible dans un pays qui prétend faire partie des grandes puissances !

 

Cette année encore les Restos ont besoin de nous.

Faisons que le mot SOLIDARITE ne soit pas un vain mot. Participons nombreux !

 

 

Après 25 ans d’engagement, les Restos du Cœur organisent leur collecte annuelle pour offrir des repas aux plus démunis. Les 4 et 5 Mars, dans les tous les hypermarchés et supermarchés et partout en France, les clients seront sollicités pour acheter et donner aux Restos du Cœur les produits dont ils ont besoin.


A cette occasion, plus de 41 000 bénévoles seront sur place pour collecter les produits, aux côtés desquels se mobiliseront également 3 000 salariés de Carrefour et Danone.


En effet, pour la troisième année consécutive, Carrefour et Danone s’associent aux Restos dans le cadre d’un partenariat à plusieurs niveaux : mobilisation les jours de collecte, mécénat de compétence tout au long de l’année et opération promotionnelle du 16 au 22 Mars durant laquelle 1 repas est offert aux Restos pour l’achat de 4 produits.

 


Nous comptons également sur votre mobilisation à vous, blogueurs, pour soutenir les Restos du Cœur. Ainsi, pour chaque billet publié sur les Restos du Cœur, Danone et Carrefour s’engagent à offrir 10 Repas aux Restos du Cœur. L’an dernier, cette mobilisation des blogueurs avaient permis d’offrir 16 675 repas.



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